Souvenir de Gamer - Gunstar Heroes, la saga (1993-2014)
Le studio indépendant japonais Treasure a commencé sa carrière par un coup de génie : Gunstar Heroes sur la Megadrive. Il a fait des petits et a marqué à jamais le genre Run and gun.
Ce fut en effet le premier titre édité par ses spécialistes du jeu en 2D qui ont aussi été à l’origine des meilleurs Bullet Hell (ou manic shooters, ces jeux de tirs où l’écran se remplit d’ennemis et de tirs). Fondé par des anciens de Konami qui en avaient marre des licences, des suites et voulaient faire des jeux originaux, le studio a réussi à imposer cette nouvelle licence par le bouche à oreille. Et pour commencer, le fondateur Masato Maegawa voulait programmer cela sur la Megadrive et son motorola 68000 qu’il jugeait plus prometteur que le hardware de la Super Nintendo. A voir le résultat, on ne peut qu’acquiescer, tant la 16 bits de Sega semble proche de ce qui ne se faisait alors qu’en Arcade ou sur la NeoGeo.
A voir le résultat, on pense à un autre jeu de plateforme action des années 90-2000 : Metal Slug…mais qui arriva 3 ou 4 ans plus tard sur la machine de SNK. C’est dire son influence. Avec l’autre jeu de Treasure Dynamyte Heady (déjà vu dans un “Dans le retro-gaming”) et évidemment Sonic the Hedghog, c’est un des jeux les plus impressionnants et novateur de son époque. Passons sur le scénario qui amène nos “héros” à sauver la planète face à des méchants dotés de robots surpuissants. Le système est déjà novateur puisqu’après le choix des héros, on doit choisir entre 4 armes puis 5 mondes avec différentes étapes. On part évidemment dans l’inconnu avec ces armes qui vont pouvoir se combiner au fil des bonus que l’on récupère. On a des tirs de différentes sortes (directionnels, explosifs) ou un lance-flamme du plus bel effet. On pourra changer et combiner cela dans le niveau.
Les niveaux ont l’apparence classique d’un jeu de plateforme mais notre héros peut soit tirer, soit faire du combat au corps à corps comme dans un Beat’em up. Il grimpe sur les plateformes comme un Ninja et peut aussi diriger son tir par le maintien du bouton et l’utilisation du D-Pad. Exactement comme Metal Slug. Et puis ce qui surprend d’entrée, ce sont les vagues d’ennemis qui déboulent de tous les cotés, entre combattants et drones de toute sorte en plus des drones de bonus. Il y a même de petits détails amusants en fond. Et quel fond puisqu’on a l’impression de multiples niveaux de profondeurs par des astuces de programmation. L’Amiga et son 68000 auront déjà du mal à suivre à l’époque sur les shooters les plus ambitieux. Le tout avec une débauche de couleurs et d’effets de rotation évidemment. Puis viennent les premiers boss pas forcément à la fin d’un niveau : Des robots virevoltant énormes sur des pattes mécaniques, avec des bras, des plantes qui envoient des spores explosifs, des insectoïdes, et j’en passe. L’inventivité est sans limite….et tout cela avec humour pour certains.
un des ennemis mécaniques sur la Megadrive
On a déjà tous les ingrédients des titres Treasure avec une bonne musique, un rythme qui ne laisse aucun répit, des tirs partout à l’écran et des armes ultra-destructrices. Le jeu fait un carton et devient mythique en quelques mois. Il n’y a que l’exigent magazine Famitsu qui n’en voit pas l’intérêt. Le Studio enchaîne ensuite des hits sur la Megadrive mais ne pond pas une suite comme pour les licences de l’époque…comme pour dire à Konami qu’ils ne feront pas comme eux. Il y a pourtant une version sur la Gamegear en 1995 mais c’est le studio M2 qui s’en charge et je le trouve moins réussi. La 8 bits de Sega limite beaucoup la vitesse et la précision de jeu, essentielle dans ce genre. Il faut attendre les versions GBA pour avoir des versions portables à la hauteur : Un portage de l’original d’abord puis une suite baptisée Gunstar Super Heroes (2005). Entre temps, il y a eu une version émulée dans une compilation Gunstar Heroes Treasure Box (2006 )pour la PS2, parfaitement à la hauteur aussi, dans la série des Sega Ages 2500. Pas de 3D mais cette bonne vieille 2D que le studio maîtrise parfaitement.
sur la Gamegear, on est limité techniquement
Le jeu continuera ensuite sa carrière à travers toutes les consoles virtuelles des consoles modernes sans autres améliorations. Il n’y en a pas besoin et on n’a pas vraiment fait mieux en terme de level design et de maniabilité. Metal Slug apportera le fameux “super vehicle 01” comme bonus mais cela reste de la même veine. A y rejouer aujourd’hui, la série n’a pas pris une ride et enterre beaucoup des jeux de plateforme rétro sortis récemment. Treasure s’est concentré sur les manic shooters comme Radiant Silvergun et Ikaruga qui ont aussi ce même rythme. Les programmeurs semblent ne jamais avoir voulu suivre la mode de la 3D, des polygones car ce n’est pas leur ADN. Ils voulaient faire des jeux avec lesquels ils prennent du plaisir et n’ont jamais bougé de cette ligne. Il y a déjà de quoi faire avec cette série Gunstar Heroes d’un accès pas si difficile mais exigente pour atteindre un bon score ou déjouer les pièges des boss.
Sur GBA on retrouve le niveau technique d’origine, tout comme la PS2 ci-dessous.
Gunstar Heroes sur Megadrive, GBA, Gamegear, PS2 et virtual consoles sur PS3, 4, 5, Xbox360, Xbox One, Switch, Wii, PC… Gunstar Super Heroes sur GBA