Musique - The Dictators - The Dictators (2024)
On pourrait croire à un premier album avec ce titre mais c’est seulement un retour au source pour ce groupe des années 70, qui n’avait pas d’album éponyme.
Et pourtant, cela ne les a pas empêché d’être un des groupes les plus influents et respectés de la scène Rock et Hard-Rock. L’histoire remonte à 1972 avec de jeunes New-Yorkais fans des Stooges : Ross “The Boss” Friedman à la guitare, Scott “The Top” Kempner à la rythmique, Andy Shernoff à la basse et au chant, et Stu Boy King à la batterie sont les premiers membres d’un groupe qui n’aura de cesse de faire des pauses et changer. A commencer par le chanteur d’alors, Dick Manitoba. Et leur premier album est déjà produit par un proche de Blue Öyster Cult, Murray Krugman. Comme Kiss, ils sont aussi juifs et aiment la provocation sur les pochettes d’album. Pour un des groupes qui sera à l’origine du Punk aux USA, c’est normal de créer ses propres codes. Mais nous ne sommes pas (plus…) là pour parler d’histoire de la musique mais parler de l’album d’aujourd’hui. The Dictators a entamé une troisième période de sa carrière depuis 2020 avec maintenant Keith Roth au chant, accompagné de Shernoff et Friedman. Roth a aussi pris la place du regretté Scott Kempner à la rythmique, tandis que l’on a l’ex BOC Albert Bouchard à la batterie.
Ce n’est que le huitième album pour ce groupe avec 50 ans de carrière. Il est produit par un certain Chris O’Brien, en plus d’Albert Bouchard, accompagné d’Ed Stasium. Oui, celui là même qui officiait avec les Ramones en leur temps, pendant que Bouchard se faisait la main avec The Brain Sturgeon où il retrouvait Ross Friedman. Autant dire que le son va être plutôt Garage, mais du genre qui déménage. Punk un jour, punk toujours! Et dès le premier morceau “Let’s get the Band back together”, on sait pourquoi ils sont là : Pour faire de la musique entre potes. C’est fun, enlevé, avec un son Garage moderne. On en redemande déjà. Les riffs sont acérés, la batterie de Bouchard bien présente et on a des ““Oh Oh”” très punks dès “My Imaginary Friend”. Tout ce qu’il faudrait pour ““pogoter”” au CBGB…Qui dit BOC, dit aussi moto et c’est au son d’un V-Twin qu’on commence “Transmaniacon MC”. Un titre très efficace au refrain que n’aurait pas renié leurs voisins maquillés…Break et solo de guitare avec double pédale : Çaenvoie, mine de rien. Comme dit dans le premier titre “Music is forever”.
C’est aussi le ressenti avec le très hard-punk rétro “Sacred Cow”. Un groupe Sleaze suédois aurait-il fait mieux ? La voix burinée sur le son distordu ça fonctionne toujours comme dans les 70-80s. Simple en apparence mais tellement bon. C’est “Really Good”, comme dit le titre suivant, plus pop et léger. Mais pris dans l’album, on a envie de chanter avec eux dans un bœuf d’après concert. Une pause bien méritée avant que ça reparte dans “All About You”, plus Hard-rock 70s, mais tellement catchy là encore. Le secret ne serait-il justement pas qu’il s’agit d’un groupe assez rare. Leur “Wicked cool disguise” n’a pas besoin d’effets de production. Ca sonne comme un bon BOC…. c’est signé Bouchard, il faut dire. The Dictators serait-il maintenant devenu un “supergroupe” ? Il fallait évidemment qu’ils chantent pour leur ville d’origine “God Damned New-York”. Si je préfère ce qu’en dit un certain Ace, c’est nostalgique et sans prétention avec quelques jeux de mots.
Ces mecs font du Rock et le font vraiment bien comme un très punchy “Thank you and have a nice day” que n’aurait pas renié le Quo. La rythmique ne te lâche pas pour te prendre aux tripes. Et les “Na Na Na” sont toujours là pour chanter et sauter dans le public…L’album fleure bon le potentiel live. Et zut, c’est déjà fini avec “Sweet Joey”…Refrain avec choeurs, gros riffs, on ne change pas une équipe qui gagne. Et cette enième formule du groupe est bien gagnante pour ce qui semble une fin de carrière en beauté. Quoiqu’à voir leurs récentes vidéos, ils semblent en avoir encore sous le pied pour une suite ?
Et comme il se doit, l’album est sur Bandcamp