Un manga sur le basket-ball handisport, il n’y a que les japonais pour le faire…surtout de manière aussi pertinente.

Qu’est-ce qui m’a pris de noter cette série dans les mangas à lire… Je crois me souvenir que c’est un conseil d’un lecteur qui se reconnaîtra sûrement. Pourtant je ne suis pas fan de basket-ball, ni même de handisport, même si j’apprécie les performances, ou de regarder un peu un match. L’auteur de cette série s’était illustré avec Slam dunk sur le même sujet du basket-ball, dans les années 90, mais c’était un Shonen (manga pour adolescent garçon) et je n’avais pas été motivé pour le lire. Mais l’âge aidant, il s’est lancé dans ce Seinen (manga pour adulte) et effectivement, le récit est plus mature. Ce sont des histoires croisées qui ont pour point commun de se rapporter à la pratique du handi-basket. Il y a un héros central, Namiya, qui n’est pas handicapé mais sert de lien entre les histoires. Enfin, son handicap est plutôt de ne pas se sentir à l’aise en dehors d’un terrain de basket, et surtout pas à l’école ou dans la société. Autour de lui, il y a donc Togawa, un ancien athlète amputé qui a trouvé dans le basket une nouvelle passion, Hisanobu, le rival de Nomiya qui se retrouve accidenté et handicapé, Yama, le copain de Togawa qui a une maladie génétique, etc… Tous ont des parcours différents qui permettent de bien rendre la diversité des handicaps moteurs.

Mais point trop de pathos là dedans. On suit pourtant la difficulté d’admettre son handicap, le désespoir qui suit l’accident, l’acceptation de soi mais aussi le fait que les autres vous considèrent souvent comme diminués, inférieurs. On y montre la rééducation et sa difficulté mais aussi la rédemption que l’on peut chercher parfois, … Je ne vais pas tout révéler mais chaque parcours a quelque chose de passionnant. Le point central est le côté collectif du basket, le soutien des autres avec ces différences de handicaps qui finissent par se compléter. Même dans les pires moments avec notamment les réactions des parents et amis, il en ressort de la positivité, de la combativité qui prend parfois du temps à arriver. Car c’est une série qui est sur un rythme d’un volume annuel maintenant, donc ça prend vraiment son temps depuis maintenant plus de 15 ans et le dernier volume en date pourrait bien être celui du final. C’est toujours le défaut de ces mangas et ce qui m’avait fait hésiter au début…

Mais il m’a suffit de finir le premier volume pour être convaincu de l’intérêt de la série, qui fait sourire, angoisser ou pleurer. Les prix et critiques très positives ne sont pas usurpées. Le dessin reste toujours précis et réaliste avec ce qu’il faut de dynamisme dans les scènes d’action. Il y a beaucoup de cases sans dialogue, juste pour voir les visages, les souffrances, les sourires, les sentiments. On peut regretter le manque de personnage féminin, la jeune Azumi ne voyant son personnage que tardivement développé. Comme souvent dans les mangas, c’est un parcours de vie avec des valeurs qui ne se discutent pas. Il y a forcément un personnage qui se révèle attachant ou nous collant plus à la peau. La série n’est toujours pas terminée et je me demande si elle aura une fin un jour car pour chacun des héros, c’est une sorte de Kaizen…