Souvenir de Gamer - Block Out (1989)

Si depuis le début, je fus fasciné par les briques russes qui tombent (sans en être un joueur génial), et autres puzzle games, un jeu m’a toujours intrigué pour d’autres raisons : Block Out

Il sort en 1989 sur ordinateurs puis arcade. Et si Tetris était russe, avant la chute du mur et du bloc de l’est, en 1985, Block Out est polonais et sort l’année de la chute du mur de Berlin… Mur, Brique…hum. Sauf qu’avec Block Out, on ne fait pas un mur mais une tour, vue du dessus. Les pièces sont pourtant similaires mais tout est en 3D. C’est là que ça se gâte pour beaucoup de joueurs et qui explique que ce Tetris 3D eut un succès limité. L’humain lambda du mal à imaginer et encore plus concernant la géométrie dans l’espace.

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Pourtant, Aleksander Ustaszewski et Mirosław Zabłocki avaient bien pensé le truc : On a des couleurs sur le coté gauche pour représenter les 12 niveaux de la tour. On a une grille pour aider à visualiser le positionnement de la pièce. Il y a du cube simple de 1x1, il y a ensuite des pièces allongées de 4x1, des pièces de 2x2, des pièces en zig zag, des T…un peu comme Tetris. Les premiers niveaux sont progressifs en introduisant d’abord des pièces simples et en étant suffisamment lent pour appréhender les 3 rotations possibles. Voilà peut-être le premier problème. Dans Tetris, on avait un bouton pour tourner, un pour faire tomber et ensuite la direction droite gauche. Là, on a beaucoup trop de combinaisons: 3 boutons pour les trois rotations d’axes X, Y et Z, plus le positionnement en haut, bas, droite et gauche. Cela demande plus de temps d’adaptation. Les pièces ne tombent pas en étant solides mais en étant en fil de fer, ce qui n’aide pas à avoir une coordination couleur-forme comme dans Tetris.

Mais le principal problème du jeu, c’est de se souvenir des trous laissés sur chaque étage. Il faut avoir une vision spatiale de la tour, comme ces jeux en bois où l’on empilait des pièces dans notre enfance. Mais ici, aucune autre visualisation que celle du dessus. Cela devient peu à peu un réflexe de savoir imaginer la vue 3D autrement, et du coté éducationnel, c’est un gros plus pour faire des maths et de la géométrie dans l’espace. Il faut se forcer et on commence alors à avoir des réflexes, à développer cette faculté. C’est carrément l’opposé de Tetris pour l’immédiateté du jeu. Aussi, le jeu peut être vu comme génial mais difficile ou rebuter toute personne qui n’a pas cette capacité d’abstraction. Ne nécessitant pas forcément de grosses ressources pour l’époque, il sortit sur tous les supports : Commodore 64, Apple IIGS, mais aussi Atari ST, Amiga, MS Dos. Un distributeur éditeur US permit aussi au jeu de traverser l’Atlantique et donc d’être sur la Megadrive/Genesis, le MSDOS, la Lynx d’Atari. Sauf que pour la Lynx, il ne fut pas le Tetris de la Gameboy, sortie aussi en 1989. Déjà Klax s’était cassé les dents chez Atari la même année.

Un jeu exigeant (mais finalement, il y a moins à apprendre que dans un jeu de combat ou de foot…) donc qui mérite que l’on s’y attarde, surtout qu’on le retrouve assez facilement en émulation dans un des versions citées. Si vous réussissez à passer les 5 premiers niveaux, c’est déjà très bien.

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Ecrit le : 04/12/2024
Categorie : geek
Tags : geek,retrogaming,jeuvidéo,puzzlegame

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