Réflexion - Le Geek est-il écolo ?
Le geek n’est pas un boomer. On peut le situer plutôt dans la génération X ou même plutôt Y. Mais pourtant, s’il est conscient du réchauffement climatique, est-ce qu’il fait bien les choses ou le contraire de ce qu’il faut faire ?
Alors déjà, petit rappel de définition car on a vite fait de tomber dans les clichés…Sur Wikipedia c’est “une personne passionnée par un ou plusieurs domaines précis, le plus souvent pour les domaines liés aux « cultures de l’imaginaire » (certains genres du cinéma, les séries, la bande dessinée, les jeux vidéo, les jeux de rôles les wargames), ou encore aux sciences, à la technologie et l’informatique”. Sur Larousse, c’est “Fan d’informatique, de science-fiction, de jeux vidéo, etc., toujours à l’affût des nouveautés et des améliorations à apporter aux technologies numériques.” Le Robert donne “Personne passionnée par les nouveautés techniques, et particulièrement par l’informatique, l’internet, les jeux vidéo.” Arrêtons là…le point commun serait une passion pour les nouveautés technologiques et numériques. De là à tomber dans le techno-solutionnisme il n’y a qu’un pas ? Pas si sûr.
Il y a pourtant quelques exemples du passé qui me font dire qu’on ne peut pas tirer de conclusions hâtives. Prenons le tuning PC … Pendant très longtemps, on se battait entre mecs pour grapiller des scores dans des benchmarks, des images par seconde dans les jeux les plus gourmands. Bref, un truc typiquement masculin de concours de bite ou de celui qui va pisser le plus loin. J’exagère ? Souvenez vous des années 2000 quand on a commencé la course à l’armement de la carte graphique 3D. Au début, ça allait encore mais à un moment, il y a eu l’arrivée du SLI…le truc de NVidia pour relier 2 cartes graphiques. Ca faisait du boucan, ça chauffait et le gain en performance sur les modèles haut-de-gamme était discutable. Mais surtout exit depuis longtemps la banale Alimentation 300W du PC de papa pour des trucs à plus de 850W. La consommation des PC grimpait à des chiffres à faire peur à votre frigo américain connecté. Ca a commencé à grogner sur cet aspect écologique et le phénomène s’est rapidement éteint. Sauf que les cartes graphiques ont ensuite commencé à concurrencer le processeur dans l’utilisation de sa puissance de calcul et les deux conjugués ont aussi atteint des délires compliqués à refroidir. On continue à avoir des fans de performances de toute façon, les mêmes qui aimeraient faire vroum vroum au feu rouge pour gagner la course (mais se planteront au premier virage ??)
L’arrivée des PC portables performants a pas mal freiné ça et fait travailler les fondeurs sur l’aspect consommation d’énergie. S’il y a eu des portables de gamers, le dernier cri c’est de faire fin, léger donc forcément de faire performant mais sans trop vider la batterie ou dégager de chaleur. Enfin cela allait dans un sens plus écologique et les alimentations de PC portable de ne pas sombrer dans le même travers que celle de la première XBOX360, par exemple…Oui, les consoles de jeu n’ont pas forcément fait dans l’économie d’énergie aussi. Quand la Switch coûte 3 euros par an en moyenne (car proche d’un smartphone dans sa version portable), c’était 7 pour la Wii, 14 pour la PS2, 40 pour la PS3, 34 pour la PS4…qui a diminué dans sa version Slim. Là encore, on est redevenu raisonnable. Pareil pour les télévisions où le Plasma très énergivore et les LCD normaux ont cédé la place à des OLED ou d’autres technologies plus économes.
Reste quand même que le Water-cooling (refroidissment par liquide) est encore prisé dans un PC fixe, celui du gamer. Les kits se sont simplifiés et sont plus fiables aussi. Alors on doit bien y perdre une bonne dizaine de Watts dans la bataille sur la puissance consommée mais par rapport à un système conventionnel et à ce que on peut en tirer en performance, c’est un sujet peu traité. Autant dire que je suis loin de tout cela aujourd’hui, de même que foutre des néons et lumières dans un boitier ne m’a pas plus attiré. Je joue peu sur console et je suis plutôt à regarder la consommation de mon smartphone pour que je n’ai pas à le rebrancher. J’ai une batterie dans mon sac qui s’ennuie…Juste au cas où. Mais sur les smartphones ou sur des gadgets, le geek a quand même une tendance à la surconsommation puisqu’il saute sur tout ce qui sort. Je fus modérément dans ce cas quand j’améliorai mon petit pc de l’époque mais depuis je cherche une forme d’écolo-geekerie donc j’attends que ça claque et j’optimise surtout avec ce qui sort en… logiciel et OS économe. J’en ai même banni le bluetooth car ça revient toujours à charger le téléphone et son périphérique derrière.
J’ai déjà fait les calculs ici sur ce que coûte un changement de smartphone ou d’électro-ménager. Le Smartphone n’est pas le pire, si ce n’est pour l’aspect géostratégique de la chose à travers les minerais. Mais il y a des tendances qui dépassent le simple cadre du smartphone pour la technologie comme celle de la recharge par induction. C’est cool de se passer de fil et de poser son machin sur une plaque innocente à la place. Sauf que ….le rendement est pourri entre ce que tu consommes sur le Linky et ce que tu reçois dans ta batterie de smartphone. Maintenant on te colle ça dans la voiture pour ne pas avoir deux cables USB dans l’habitacle…Mais on pense aussi à recharger ta voiture par ce même mode, alors qu’on ne sait déjà pas comment on va recharger tout le parc. Une invention ancienne puisque déjà en 2005, les japonais faisait ça sur des bus électriques exploités dans le monde réel. Le culte du sans fil a un prix qui est aussi environnemental.
Mais parallèlement à ça, on a vu se développer beaucoup de mini-pc et autres Arduino, Raspberry, qui en plus de permettre une démocratisation du bidouillage, a permis aussi de moins consommer d’électricité pour des tâches de serveur par exemple. Encore faut-il un peu travailler le sujet de la qualité des composants mais entre le gros serveur de grand-papa, le NAS de papa et ça, il y a du progrès écologique. Bref, le geek est un terme vague donc on trouve tout dedans, comme pour tous les humains. On ne peut pas conclure sans tomber dans la généralité et la caricature, comme je le pressentais en introduction. La conscience écologique fait peu à peu son chemin et, notamment chez les libristes, elle permet de moins surconsommer, consommer intelligemment, recycler ou refaire soi-même. Reste aussi le sujet d’avoir des productions de tous ces outils numériques plus proches de chez nous mais là, le chemin à parcourir est énorme….Le geek ne doit-il pas justement écolo-compatible plutôt que friqué ?