Encore un Yoko Tsuno ? Oui, parce que ce 11ème tome est aussi fondateur d’un thème récurrent de la série : Le voyage dans le temps. Un thème passionnant avec ses paradoxes et ses classiques du genre.

Nous sommes en 1979-1980 quand Roger Leloup s’attaque à ce tome. Évidemment quand on pense machine à remonter le temps, on pense à H.G. Wells. On peut penser à d’autres auteurs, comme Barjavel, par exemple, qui repris aussi des thèmes de ses pairs. Tout commence ici à Bornéo où Yoko est en vacances avec ses amis chez son oncle. Elle assiste à l’apparition d’inconnus à bord d’une étrange machine, ce qu’elle apprend être une machine à remonter le temps après sa rencontre avec une jeune fille venue du … 39ème siècle. Elle est venue sauver la terre de la destruction en éliminant ceux qui vont faire les découvertes conduisant à la création d’une arme de destruction. Nous ne sommes pas loin de Terminator finalement, les machines en moins.

Yoko Tsuno a souvent utilisé des inventions incroyables, notamment venant de civilisations extra-terrestres. Cette fois on se rapproche de découvertes bien terrestres. On a des accélérateurs de particules, par exemple. On parle d’anti-matière alors que l’on en savait finalement assez peu à l’époque. (dans les années 90 on progressera beaucoup).Et puis il y a quelques messages écologiques, venant de cette adolescente du futur. Le progrès n’est pas forcément remis en cause mais plutôt le désir de puissance, l’impact du militaire dans la recherche. On esquisse aussi quelques paradoxes spatio-temporels. Et tout cela avec quelques vocables scientifiques pas totalement hors-sujet mais qu’on pourra quand même remettre en cause aujourd’hui.

Le but était de faire rêver aussi et d’avoir de l’action. Yoko Tsuno n’est jamais la dernière pour se jeter dans la bataille. Je ne vous dirai pas quel ennemi elle devra combattre ici mais ce n’est pas qu’un Homme. Leloup nous montre aussi de belles planches de Borneo et des îles environnantes. Nous voyageons alors dans le temps, l’espace et le monde. Il y a un peu de mouvement, de jolis cadrages toujours dans un contexte de BD franco-belge classique. Et au passage, on en apprend plus sur la famille de notre héroïne préférée. Vraiment encore un bon tome à conseiller dans la longue série.