Encore officiellement retraités il y a peu, les Scorpions reprennent du service après tout juste 50 ans de carrière. Autant dire que je n’en attendais plus forcément grand chose. Mais bon, la passion est immortelle.

Je vous ai déjà parlé des Scorpions ici en live et en album. Un groupe qui m’est cher et un des meilleurs chanteurs du monde en la personne de Klaus Meine. En plus, j’ai eu la chance avec madame de les rencontrer en vrai (Merci Guillaume) et Matthias est tellement sympathique. Bref, même quand on n’attend plus rien d’un groupe, il y a ce capital sympathie. Il y a quelques semaines, je tombe sur le single de ce nouvel album qui fleure bon la nostalgie et en joue ouvertement dans les paroles. Et je me dis que ça peut le faire. Madame a compté les jours avant la sortie encore plus que moi, c’est dire.

Aussitôt l’album reçu, aussitôt écouté. A la première écoute, sans casque, je le trouve plutôt pas mal mais je ne suis pas totalement satisfait de la production. Bon, comme d’habitude, il y a du remplissage. En plus c’est la version Deluxe avec des bonus… Mais l’impression reste positive et me pousse à écouter, écouter, écouter….et empoigner mon casque. Dans les interviews, Klaus mentionne un retour aux sources, cite Blackout. Et c’est vrai que ça envoie bien, surtout qu’il y a le renfort de Mikkey Dee de Motörhead à la batterie. Il y a de bons singles, presque plus que d’ordinaire et ça c’est à signaler. Donc 11 titres en édition normale, c’est le tarif. Et ça commence par mettre de l’essence dans le réservoir pour bien signaler que ça va nettoyer les cages à miel. “Gas in the Tank” n’est pourtant pas le titre survitaminé qu’on pourrait croire en intro mais rappelle sérieusement des titres des années 70-80 en effet. L’efficacité des riffs, le clin d’oeil dans les paroles à Blackout, tout y est pour flatter le fan avec le refrain qui fait mouche. Je suis moins fan du break mais bon, ça commence bien pour moi.

L’énergie monte d’un cran avec “Roots in my boots” toujours dans cette même veine un peu rétro. Mais curieusement, le refrain fonctionne moins que les couplets. Quel plaisir de retrouver cette paire de guitaristes avec un Rudy qui mouline de la Flying V. “Knock ‘em Dead” fait dans le classique et l’efficace. Petit clin d’oeil encore à un titre mythique et à une grande ville. Je vous dis, c’est fait pour des fans, cet album. Tout ça avant le titre qui donne son nom à l’album et qui parle du Rock et … un peu de nous les fans. Il y a ce qu’il faut de nostalgie pour procurer ce petit plaisir. Voilà un titre qui aura sa place en concert maintenant. Plus que “Shining of your soul”, dont la rythmique reggae rappelle un autre titre des Scorps…A croire qu’ils nous laissent un jeu de piste. La rythmique est lourde sur “Seventh sun” qui s’éternise un peu comme leurs titres des 70s. La thématique est aussi typique de cette époque. Je passe rapidement sur “Hot and Cold” qui est bouffé par le très énergique “When I lay my bones to rest” où Klaus retrouve ses 30 ans ou à peine plus.

Un peu plus de modernité avec “Peacemaker” et des paroles qui résonnent particulièrement aujourd’hui. Un des très bons singles de l’album avec toujours cet aspect politique du groupe. Après ça, difficile pour la ballade “Call of the wild” d’exister surtout qu’elle est suivi par le dernier titre, le magistral “When you know” qui dans le même genre est tellement plus captivant. Klaus s’adresse-t-il à une nouvelle génération ? Il parle de passer la ligne rouge, de seconde chance. Dans tout cet album, j’ai eu l’impression qu’il y a des messages cachés, des doubles lectures plus que d’habitudes. Et puis au casque la production tient plus la route qu’autrement où le son avait tendance à être trop brouillon. J’aurais juste préféré un peu moins de lourdeur sur quelques titres pour mieux mettre en valeur les riffs. Là aussi, c’est une tendance actuelle que je regrette, surtout que ça passe très mal le streaming ensuite.

A l’heure du bilan, c’est un plaisir de retrouver les Scorps dans cette forme, même si en live j’ai trouvé Klaus un peu fatigué vocalement dans la tournée promo. Réponse dans la tournée où ils promettent plus de 3 titres de cet album dans la setlist.

Le clip : Peace Maker