Emotions mécaniques - La Lotus Seven (1957)
Si je suis fan de Lotus, c’est certainement à cause de cette petite voiture qui continue une seconde carrière aujourd’hui encore, et même plus.
En effet, c’est une des voitures les plus copiées. Il y a l’officielle Caterham mais aussi des répliques moins parfaites et des dérivées, telles les Donkervoort ou les Westfield, et bien d’autres. Mais j’aime la simplicité de cette quasi monoplace issue du génie de Colin Chapman. Pas besoin d’un gros moteur pour les sensations. La légèreté de l’engin compense. Comme beaucoup, je l’ai découverte dans la série “Le Prisonnier” dans sa livrée British Green avec l’avant d’un jaune orangé. Elle avait déjà 11 ans de carrière à cette époque. Et comme l’administration britannique l’autorisait, elle était vendue en Kit. J’en ai même fait une en maquette, évidemment dans les mêmes couleurs.
J’ai approfondi mes connaissances sur l’engin (et la marque) avec la fameuse biographie de Gérard Crombac sur Colin Chapman et sa marque. Des entrailles d’Eleven, une touche de MkVI et ça donne cette indémodable véhicule qui vit un certain Henri Pescarolo faire ses armes. Comme c’était en kit, on a vu des moteurs variés se monter dessus. Un Ford 1172cm3, un Coventry Climax 1100, et autres moteurs de la galaxie British Leyland. Elle a ensuite eu beaucoup de base Ford dans sa deuxième carrière. Mais les versions modernes ont même eu des moteurs japonais puisqu’elle est de petite taille. Elle est homologuée grâce à cela dans les Kei Cars, particularité japonaise de “mini voitures”. C’est pourtant une voiture de circuit qu’on autorise à rouler sur route. Pas de confort, une capote pour la forme et un baquet plutôt qu’un vrai siège.
Ma vision du cockpit, avant le tour de circuit
Et pourtant j’ai réussi à caser ma grande carcasse là dedans, le temps d’éprouver la bête sur un circuit. Oh, j’étais bien lent et pourtant on s’amuse quand même. C’est un peu un gros kart mais avec un long capot, des échappements qui passent le long de l’engin, l’air qui s’engouffre dans le cockpit et les roues que l’on voit tourner comme dans une monoplace quand on agit sur la direction. Il a fallu attendre des engins démentiels comme Ariel Atom ou KTM X-Bow pour voir des concurrentes modernes, ou même la Rocket de Gordon Murray. C’est le seul moyen que je vois de se faire plaisir sans avoir besoin d’une débauche de puissance. “Le Poids c’est l’ennemi”, une doctrine presque écologique avant l’heure mais qui se perd même chez Lotus maintenant (même si …il y a eu ça). C’est pourtant une voie à suivre d’urgence, surtout si on est assis bas. L’impression de vitesse est encore plus saisissante.
Elle survit encore et survivra sûrement au passage à l’électrique quand la densité des batteries sera suffisante pour un nouveau châssis. Après tout, Morgan s’y prépare aussi. Alors en attendant, j’ai réalisé mon rêve en la conduisant mais je ne suis pas allé jusqu’à en avoir une pour tous les jours. Mes vertèbres ne sont plus prêtes à cela, ni même Madame et les chats pour des voyages en toute saison. En plus, sur route ouverte, ça n’a de sens que dans les régions où les routes sont dégagées et sinueuses. Mais ça reste celle que j’essaie de retrouver dans les jeux vidéos pour un petit plaisir. C’est léger, ça glisse juste ce qu’il faut pour déposer les plus frimeurs au démarrage ou au premier virage.
Je préfère quand même laisser les pro faire la démo :