BD - Bouncer (1-7) de Jodorowsky et Boucq (2001-2009)

Dans les séries western en bandes-dessinées, si on fait abstraction des séries humoristiques, on pense souvent à Blueberry de Charlier et Giraud et à Lucky Luke. Mais il y a aussi cette série encore en cours avec Boucq au dessin et Jodorowsky au scénario…avant qu’il ne laisse la main.

Bouncer (le videur en français), c’est un étrange cowboy manchot, une fine gâchette qui avait deux frères. Fils d’une prostituée dans cet ouest sauvage, il n’a pas eu une enfance des plus calmes. Les deux premiers albums s’y attardent justement avec un héritage qui fait exploser la fratrie mais permet à ce videur d’asseoir sa légende. Puis au fil des épisodes, c’est dans la ville de Barro city que tout va se concentrer avec tout ce qu’il y a de pire dans l’ouest.

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Si Blueberry était assez fidèle (surtout les premiers) à l’image hollywoodienne du western, Bouncer est son coté italien, plutôt “il était une fois dans l’ouest”. C’est sale, méchant, violent et ça gicle. L’infierno saloon où officie notre héros porte bien son nom. On a l’impression d’un petit cloaque avec tout ce que l’ouest sauvage comptait de sale : Les indiens alcooliques, les familles consanguines, les prostituées, les repris de justesse, les blanc-becs à déniaiser, les chinois de l’opium, les capitalistes assoiffés, les esclaves recherchés… Il y a de quoi faire pour alimenter des albums qui ont la qualité et le défaut de ne pas avoir de fin. A chaque fois, c’est la porte ouverte à une suite. Alors ça tombe bien qu’il y ait une intégrale pour les tomes 1 à 7, ceux avec Jodo au scénario.

Après, Boucq a poursuivi en solo. J’avais un peu peur des délires de Jodorowsky, je l’avoue mais il fait finalement dans des intrigues relativement simples, fidèles à l’esprit western. On retrouve quand même les gimmicks du scénariste, la famille souvent au centre, la vengeance et quelques paradis artificiels sans aller trop dans le shamanisme tout de même. Finalement, son ami Giraud/Moebius en ferait presque plus dans ce domaine. Et comme souvent dans les séries, il y a cette tentation à en rajouter pour prolonger le plaisir. L’univers créé avec le dessin de Boucq est fin et détaillé, bien aidé aussi par de belles mises en couleur. Le dessin a tendance à s’épurer avec le temps sur notre héros, à devenir aussi plus homogène. Je parle évidemment de cette première série, après ça semble partir sur autre chose.

Bref, une bonne série pour moi qui ne suis plus trop western pour en avoir fait une overdose quand j’étais plus jeune. Ne cherchez pas de réalisme dans ce héros qui n’a qu’un bras pour manier les colts et les fusils, un héros solitaire comme il se doit avec même un chien un peu stupide mais le cheval ne parle pas…

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Ecrit le : 25/05/2022
Categorie : bd
Tags : bd,western,2000s

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