Série du passé - Les Têtes brulées (1976)
Encore une série marquante dans mon enfance et adolescence. Elle a été multi-rediffusée dans les années 80, et même jusque dans les années 2000.
Il n’y a eu que 2 saisons et 36 épisodes et j’avais l’impression de plus. Mais finalement, c’était déjà pas mal pour cette série très masculine. Car il faut quand même noter que les rares personnages féminins sont des … infirmières qui jouent le rôle de petites amies potentielles pour nos héros bravant les airs. Une constante chez le producteur Stephen J. Cannell à qui on doit pas mal de héros liés à l’armée, mais au tempérament rebelle. L’histoire ici se passe dans la guerre du pacifique contre les Japonais. Une escadrille d’as a une réputation d’être incontrôlables mais comme ils sont doués, on les laisse faire. Surtout parce qu’ils ont un chef à qui ils obéissent, “Papy” Boyington qui exista réellement. Il est interprété par le très populaire Robert Conrad qui trouve ici une suite de carrière après “Les Mystères de l’Ouest”.
C’est pourtant le seul emprunt au réel car la 214ème n’était pas vraiment comme décrite dans la série. L’avion star de la série, c’est le Chance Vought F4U Corsair, spécifique à la campagne du pacifique (il y en eu peu dans la RAF). Avec sa voilure en W, il avait de la gueule…Un peu moins pour le camouflage sous ses couleurs bleues foncées. Les temps ont changé ensuite et la carrière de l’appareil fut courte. Évidemment, l’autre star des airs, c’est son ennemi juré le Mitsubishi A6M Zero que l’on retrouve souvent avec des pilotes japonais qui vont perdre leur “dog fight” face aux intrépides américains.
Les trucages et images ont beaucoup vieilli aujourd’hui mais cela faisait son petit effet sur le petit écran de télé pour les ados de cette époque. Si avec ça tu lis des BD de Buck Danny (hum, pas les premiers, à sérieusement contextualiser), ou que tu vois des Tanguy et Laverdure…Bref, pilote de chasse, c’était mode. Aux cotés de Conrad, il y avait une jolie galerie de second rôles, comme par exemple l’infâme colonel Lard (Dana Elcar qu’on a retrouvé dans d’autres séries de l’époque), le mécanicien Micklin et son cigare (Red West) ou le Général Moore, et toutes ces fameuses têtes brûlées qui n’existaient pas. Pour une fois, les rôles de japonais étaient joués par des acteurs japonais (même George Takei y fera une pige). Et clin d’œil amusant, le chien de Boyington était un Bull Terrier comme un célèbre général américain sur le théâtre européen.
Ce qui marche dans cette série, c’est l’exotisme propre au pacifique en plus de la glorification des aviateurs. On reconnaît vite les décors en carton pâte de studios californiens, les trucages pyrotechniques stéréotypés lors des attaques japonaises sur la base de la 214ème (je pense qu’il y a des plans réutilisés dans plusieurs épisodes). Pourtant, rétrospectivement, cela a son charme, malgré un certain machisme propre à ces années. Je me suis intéressé grâce à cela à la réalité historique de la guerre du pacifique et je ne manquerai pas de m’amuser avec le Corsair dans un wargame. Maintenant, la nostalgie l’emporte sur le réel intérêt de la série, je l’avoue.