Tel un navire bravant la tempête,

je m’avance dans les flots,

déchaînés par le chagrin comme une bête,

dont la blessure ronge les os.

J’entends le chant de la baleine,

qui dans son long voyage,

vient apaiser mes peines,

qui s’amoncellent avec l’âge.

Une vague me submerge enfin,

noyant les larmes au sel,

dans le sourire malin,

d’une enfance partielle.

Je ris d’être ce roc,

figé dans les sables mouvants,

que Neptune de son estoc,

agresse à tout instant.

Le vent dans les rides d’un sourire,

j’embarque pour une autre rive.

A demain comme ligne de mire,

heureux d’être à la dérive.