BD - Paris 2119 de Zep et Bertail (2019)
J’étais assez curieux de lire cet ouvrage de l’auteur Zep qui aborde la science-fiction et une dystopie. A défaut d’originalité, j’ai trouvé l’univers intéressant à développer.
Tristan Keyes vit à Paris en 2119 (ça vous vous en doutiez) mais avec un regard souvent nostalgique, ou méfiant sur les nouvelles technologies. Ainsi préfère-t-il marcher à pied ou prendre le métro que cette invention récente qu’est la téléportation via le système Transcore. Il vit avec la belle Kloé dans un luxueux appartement haussmannien. Il ne leur manque que leur propre Transcore. Mais un jour dans le métro, Tristan croise une vieille femme à moitié vomissante et agonisante. Le lendemain, il la retrouve… pour qu’elle lui propose un job, mais ne se souviens pas de leur rencontre. Le voilà, lui l’admirateur de Conan-Doyle, à mener l’enquête sur ce monde étrange où la police semble masquer des choses autour de cette technologie de téléportation.
J’ai parlé de dystopie car évidemment tout le monde est fiché, tracé à travers une puce implantée dans le corps. Seuls les marginaux des bas-fonds refusent cela, souvent pour s’adonner aux plaisirs de la drogue. Le pouvoir est indéfini mais on comprend vite que Transcore est au cœur de tout. Paris a vu ses eaux monter et est une sorte d’immense musée avec quelques œuvres modernes. La surveillance est omniprésente évidemment. Du déjà vu c’est vrai mais c’est assez cohérent pour l’ensemble de ce monde proche du Cyberpunk. Le dessin est confié à Dominique Bertail et j’ai eu la franche impression de lire du Enki Bilal, tant les styles sont proches dans les couleurs et dans le style de personnage. J’ai plus du mal à comprendre le besoin de dénuder la compagne du héros dans des scènes inutiles…
On a donc de la science-fiction dystopique, un thriller avec quelques clins d’oeils aux classiques du genre. C’est efficace mais je suis resté pourtant sur ma faim quand au devenir de l’ouvrage. Il mériterait une suite, un développement supplémentaire. Un peu comme certaines nouvelles de Philip K. Dick qui vont un peu vite en besogne finalement mais qui trouvent une seconde vie dans des adaptations ciné… Si vous voyez ce que je veux dire. Enfin, j’ai quand même passé un bon moment avec l’ouvrage et aimé dénicher tous les petits “codes” laissés par nos deux auteurs-dessinateurs. Sans parler de découvrir la vision d’un Paris dans 100 ans. Vous voyez qu’Anne Hidalgo fait de beaux travaux, hé, hé!