Réflexion ou Chanson - Laisse pas traîner ton vieux (et ton fils)
Autour de moi j’entends et je vois de plus en plus de discours haineux, racistes. Je vois de plus en plus de gens adhérer aux thèses des Valeurs actuelles, CNews, C8, et autres hérauts de l’extrême droite. Même dans ma propre famille. On banalise à force de mettre un joli ruban “Buzz” ou “Clash” pour nous attirer. Et comme ceux qui votent le plus sont les personnes agées…Laisse pas traîner ton vieux aurait pu dire NTM ou un autre aujourd’hui.
Et voilà 2020
T’as du mal déjà le matin
A bouger ton boul, à sortir le clébard
T’a ptet un taf, mais t’en a d’jà trop marre
Tu te sens iench, d’un système qui te bouffe la rate
Tu vois ton ieuv pioncer qui en devient trop fat
Il t’parle de sa jeunesse, de sa préhistoire
Le 20ème, les glorieuses qu’il a rangé dans l’tiroir
Il vit toujours sa gloire d’opérette
Même il drague en survet dans sa supérette
Il a oublié l’frangin tos de derrière
Et l’daron revenu cassos de la der
Le v’la qui hisse les couleurs
d’la marine mais sans beur.
Il croit qu’il dviendra roi du quartier
A s’pavaner dans le cabrio, son carosse de bobo du passé.
Et toi tu lorgnes dessus comme devant ton steak soja
pour aller pécho à Ibiza
Super plan d’avenir, mec
Et la rocade futur, direction Balbec ?
Tu fais c’que tu veux, mais si tu les laisses faire tranquille
C’est pas pour 5 ans que tu rempiles
T’fais pas bourrer l’urne par leurs rêves, tu vas manger plus que leurs morts
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Refrain
Laisse pas traîner ton vieux
Valeurs passées au pieu
Tu mérites bien mieux
Laisse pas traîner ton vieux
Renvoie l’Riquet chez eux
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T’as pas choisi ta famille, ni même ton pays, ta cité
Tu connais pas ta chance de vivre dans c’paté
Les autres ils vivent l’illusion réécrite d’un passé
Révise, à ton tour les livres délaissés
Parce que c’est ton histoire demain qu’on rayera des cartes
Salue tes potes avant qu’ils partent
Ta liberté d’glander tu l’auras au fronton
La fraternité tu l’as déjà laissé au front
Le reste tu l’avais dans l’album panini
Mais pas d’échange de carte dans la cour, c’est fini
T’as choisi celle que tu laisses avec les ptite pièces rouges
Sur la commode à l’entrée, Faudrait ptet que tu la bouges.
Le daron s’est bien servi, il a même pris les billet
Il les fait griller avec les chipos, pendant qu’la mer monte
Il transpire le vieux, mais préfère manger son steak épicé
L’écolo peut chanter tout l’été, la cigale a plus d’hiver
Deux degrés de plus
Monte le chauffage, ça fera pousser sa beuh, plus besoin d’bonus
M’en fout j’ai la clim, trop bien oualalaradime
Asperge bien ton vieux
Il mérite pas mieux
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Refrain
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Tu t’disais que les infos ça instruit les gens
Qu’les talk shows, ça t’rend plus intelligent
Faut juste regarder avant l’pédigré
Là, tu t’es fait enfiler
Ta boite, y’a marqué idées périmées
Bien pourrie même
Chez toi et lui ça passe crème
Ton cerveau tu t’le défonce, et leur bleu fonce
Parce que les mecs en costards ont trouvé leurs réponses
T’as peur et eux aussi, mais vous suivez l’mauvais chemin
C’lui des cauchemars où l’boss est zinzin
Il te dira demain “t’es plus l’bienvenu, merci pour nous, va”
Bye, bye, vers l’au-delà
Maintenant, les jeux sont pas faits, t’as encore le jackpot
Bouge-toi, il t’ont pas jeté à la flotte
Réveille le daron, parle aussi à la mère
Laisse pas traîner ta vieille
Adieu la carte vermeil
Tu mérites bien mieux
Renvoie l’Riquet chez eux
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streetart (source)
Et l’original ça donnait ça :
A l’aube de l’an 2000
Pour les jeunes c’est plus le meme deal
Pour celui qui traîne, comme pour celui qui file
Tout droit, de tout façon y a plus de boulot
La boucle est bouclee, le systeme a la tete sous l’eau
Et les jeunes sont saoules, salis sous le silence
Seule issue la rue meme quand elle est en sang
C’est pas un souci pour ceux qui s’y sont prepares, si ca se peut
Certains d’entre eux meme s’en sortiront mieux
Mais pour les autres, c’est clair, ca s’ra pas facile
Faut pas s’voiler la face, il suffit pas d’vendre des “kil”
Faut tenir le terrain pour le lendemain
S’assurer que les siens aillent bien
Eviter les coups de surin
Afin de garder son bien intact
Son equipe compacte, soudee, ecoute de scanner pour garder le contact
Ou decider de bouger, eviter les zones rouges, et
Surtout jamais prendre de conges
C’est ca que tu veux pour ton fils ?
C’est comme ca que tu veux qu’il grandisse ?
J’ai pas de conseil a donner, mais si tu veux pas qu’il glisse
Regarde-le, quand il parle, ecoute-le !
Le laisse pas chercher ailleurs, l’amour qu’y devrait y avoir dans tes yeux
**
Refrain
Laisse pas trainer ton fils
Si tu ne veux pas qu’il glisse
Qu’il te ramene du vice
Laisse pas trainer ton fils
Si tu veux pas qu’il glisse
**
Putain, c’est en me disant :”J’ai jamais demande a t’avoir !”
C’est avec ces formules, trop saoulees, enfin faut croire
Que mon pere a contribue a me lier avec la rue
J’ai eu l’illusion de trouver mieux, j’ai vu
Ce qu’un gamin de quatorze ans, avec le decalage de l’age
Peut entrevoir, c’etait comme un mirage
Plus d’interdit, juste avoir les dents assez longues
Pour croquer la vie, profiter de tout ce qui tombe
La rue a su me prendre car elle me faisait confiance
Chose qui avec mon pere etait comme de la nuisance
Aucun d’entre nous n’a voulu recoller les morceaux
Toute tentative nous montrait qu’on avait vraiment trop d’ego
Mon pere n’etait pas chanteur, il aimait les sales rengaines
Surtout celles qui vous tapent comme un grand coup de surin en pleine poitrine
Croyant la jouer fine. Il ne voulait pas, ne cherchait meme pas
A ranger ce putain d’orgueil qui tranchait les liens familiaux
Chaque jour un peu plus
J’avais pas l’impression d’être plus cote qu’une caisse a l’argus
Donc j’ai du renoncer, trouver mes propres complices
Mes partenaires de glisse
Desole si je m’immisce
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Refrain
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Que voulais-tu que ton fils apprenne dans la rue ?
Quelles vertus croyais-tu qu’on y enseigne ?
T’as pas vu comment ca pue dehors
Mais comment ca sent la mort ?
Quand tu respires ca, mec, t’es comme mort-ne
Tu finis borne
A force de tourner en rond
Ton cerveau te fait défaut, puis fait des fonds
Et c’est vraiment pas bon quand t’en perd le controle
Quand pour les yeux des autres, tu joues de mieux en mieux ton orle
Ton orle de “cai-ra”, juste pour ne pas
Qu’on te dise : “Voila tu fais plus partie de la “mille-fa” d’en bas”
C’est dingue mais c’est comme ca
Sache qu’ici-bas, plus qu’ailleurs, la survie est un combat
A base de coups bas, de coups de “tom-ba”
D’esquives et de “Paw !” de putains de “stom-bas”
Laisse pas trainer ton fils
Si tu veux pas qu’il glisse
Qu’il te ramene du vice
Non laisse pas trainer ton fils