BD – L’Île sans sourire d’Enrique Fernandez (2009)
Voilà un album qui m’a d’abord séduit par sa couverture et son dessin. Et puis, malgré une orientation jeunesse, j’ai aussi craqué sur l’histoire.
C’est un conte fantastique plutôt sombre, notamment sur ses premières planches. Un géologue, Mr Dean, débarque un soir sur une île perdue peuplée de famille de baleiniers et pêcheurs. C’est une petite fille, Éli, qui l’accueille avec sa tante. Elle est toujours joyeuse, espiègle quand Dean est renfermé et taciturne, à l’image de beaucoup des habitants de ce lieu.
Le titre laisse penser que ce lieu est triste. Il y a en fait une légende contée aux enfants. Ils sont joyeux jusqu’à ce qu’un monstre vienne leur voler cette joie de vivre, cette innocence de l’enfance. Une innocence qui est représentée sous la forme d’une sorte de spectre que des créatures de la mer viennent capturer la nuit venue. Forcément, l’environnement ne semble pas prêter à la joie de vivre. Et pourtant, après ces débuts nocturnes, cette sorte de petit chaperon rouge vient y apporter de la lumière.
Une lumière parfaitement retranscrite par l’auteur dans son dessin moderne, dynamique et à la mise en couleur luxuriante. Je vous laisse admirer une des plus jolies scènes du livre, en dessous.
Je ne vous dirai pas s’il y a une fin heureuse ou pas dans ce combat contre ce monstre dont je terrai aussi le nom. Je me suis juste demandé à partir de quel age cet ouvrage peut être lu. Comme tous les contes, cela fait peur, cela fait pleurer, à peu près autant que le petit poucet ou bien blanche neige. Cela fait partie du genre, mais le personnage principal est-il l’enfant ou l’adulte ? C’est justement ce qui en fait un ouvrage à double lecture, parlant de la solitude et de l’abandon. Je l’ai donc lu avec grand plaisir et même si je ne visiterai pas cette île, je reviens sur ces pages pour rire avec Eli.