Musique - Foxy shazam - Burn (2020)
Après un hiatus de 6 ans, revoilà le fantasque groupe de Cincinnati ! J’avoue, je n’y croyais plus après avoir sombré dans un album médiocre en 2014.
A l’époque du très bon “The Church of Rock’n Roll” qui les fit connaître du grand public, on les comparaît à Queen et Meat Loaf, soit un groupe que j’adore et un que je ne supporte pas. Tout ça pour dire qu’on fait dans le rock grandiloquent, barré mais mélodieux et avec une pointe de psychédélisme. Et en plus cette fois, les voilà distribués sur Bandcamp.
Je suis heureux de retrouver notre chanteur Daliesque (et là vous vous demandez pourquoi si vous n’avez vu aucun clip ou ancienne pochette) en pleine forme vocale avec de belles lignes de pianos, de bonnes percussions et des riffs de guitare qui se mêlent parfois aux cuivres. “Burn” parle d’un monde qui brûle…nous n’en sommes pas loin. Mais on laisse la place aux rêveurs dans “Dreamer”. On a même droit à un “Dreamscape 2020” qui fleure bon l’échappatoire dans ce contexte difficile. Et un morceau qui marque une rupture dans cet album après un début très rock. On passe alors dans une partie psychédélique expérimentale avec “Never Ever”. Ça enchaîne sur un “In my mind” plus funky mais toujours aussi barré et rock avec de l’orgue électronique, des cuivres qui dégoulinent sur les chœurs toujours aussi bon. Ça respire la bonne humeur.
Comment expliquer “S.Y.A.A.F” ? Impossible mais ce titre est une sorte d’hommage au rock avec beaucoup de jeux de mots sur artistes et lieux mythiques. Doit-on y voir les influences du groupe ? Je dois dire que certaines m’avaient échappé mais en y réfléchissant. Allez je vous laisse la surprise, mais musicalement le titre n’est pas forcément le plus réussi. “Into The Wild” arrive comme un cheveu sur la soupe avec son flow façon rap et ses effets plus habituels dans le hip-hop récent. Mais avec Foxy shazam c’est aussi le charme de la surprise permanente. Chassez le naturel il revient au galop, comme dans “Suffering” avec le retour des cuivres, des gros riffs qui tachent, et notre chanteur qui montre l’étendue de sa tessiture vocale, malgré un environnement plus pop. Ca groove sérieux cette fois. Oh que j’aime souffrir comme ça. C’est là où le groupe se distancie de ses modèles pour avoir sa vraie identité.
Dois-je encore vous conseiller d’enfiler votre casque ou vos meilleurs intra pour profiter pleinement de cela et de vous déhancher dans votre … Oui bon, je me calme, comme dans le break au piano du morceau. Enfin bon, un album qui a déjà plus d’un tiers de bon morceaux est un bon album de nos jours. Je ne sais pas si je rajoute “The Rose” dans la liste qui est le plus funky de la liste et je vois bien ça chez Bruno Mars, par exemple. Très dans l’air du temps, à défaut d’être du pur foxy. J’avoue que je préfère le début de l’album pour son énergie mais on ne peut décidément empêcher ce groupe de tracer sa propre voie, de se tromper, et de revenir comme si de rien n’était. On s’y attache… Je rêve d’un prochain album déroutant, encore meilleur, allez savoir. Car si cet album est loin d’être au niveau, je ne pouvais m’empêcher de saluer le retour de ce groupe.
PS : Madame Ice, grande prêtresse du Hard Rock glam, n’a pas aimé…