Musique - Evanescence - The Bitter Truth (2021)
Je croyais le groupe Evanescence perdu…Tout ça parce qu’après un arrêt d’activité, on avait eu droit à un bien curieux album en 2017 pour un retour raté. Et puis voilà une nouvelle tentative…
Pour mémoire, Evanescence, c’est ce groupe qui remit le Metal au goût du jour en prenant un peu de neo, un peu de power pop, un peu de symphonique et un peu de hip hop pour un album qui cartonna partout : Fallen. Un metal grand public et plus féminin. Le groupe commença à se fissurer avec ce succès et malgré un deuxième album correct, le troisième finissait de sceller le sort d’un groupe dévoué dorénavant à sa chanteuse, Amy Lee. Je préfère oublier la tentative de “modernisation” de Synthesis pour croire que c’est ce Bitter truth le vrai retour.
Car c’est surtout un retour aux sources avec un style musical enfin dans la lignée de ce qui avait fait leur succès et pas du remix ou une tentative de faire “le son du moment”. Lee signe encore tous les titres, avec beaucoup du support de Tim McCord (basse), Troy McLawthorn (guitare) et Will Hunt (Batterie). Non, Ben Moody est définitivement perdu pour la cause. Et tout ça nous donne 12 bons titres dont je m’attendais à avoir à peine 4 bonnes pistes, selon la statistique habituelle.
Après l’intro qui va bien , j’ai tout de suite été rassuré par le son de “Broken Pieces shine” qui envoie du lourd sur la rythmique et sur le chant d’Amy. Pas de doute, ça aurait pu être un bonus track de Fallen. “The game is over” est du même tonneau, un cran au dessous pour le refrain. Je dois dire que j’ai été un peu surpris par “Yeah Right”, beaucoup trop pop dans cet album et que j’aurais bien vu chez Pink mais bon, c’est entraînant et réussi et ça change un peu de la noirceur du reste de l’album. La pochette ne respire pas la gaîté, c’est sûr. Et “Feeding the dark” plus industriel, ne fera pas changer d’avis. Je trouve d’ailleurs le son bien plus intéressant sur ce titre, si ça pouvait ouvrir à une évolution du style. Car je regrette que la rythmique et les percussions assomment un peu trop la richesse instrumentale. Et en plus on a du tout bon dans le refrain.
J’avais oublié qu’Amy Lee chantait aussi bien sur des registres moins rythmés, justement, comme sur “Wasted on you”. Bon, il y a bien des artifices de production mais c’est un joli moment. L’ambiance reste quand même Metal-industriel / Power pop. “Better without you” s’écoute bien aussi avec Amy qui envoie sur le refrain, rattrapant un couplet passable. On est à nouveau dans le type de refrain qui a fait le succès du groupe. J’ai craqué sur “Use my voice”, titre qui commence avec des chuchotements et qui bénéficie de quelques invitées comme Lzzy Hale, Sharon Den Adel, Lindsey Stirling, Taylor Momsen. On a un titre qui sonne différemment, qu’on imagine bien en concert et qui est encore très bien produit.
Après un tel titre, “Take Cover” arrive un peu en décalage avec ses sonorités plus synthétiques, ses grosses percussions. Ça envoie, mais j’ai un peu de mal dans la construction. Et forcément, une bonne balade s’imposait avec “Far from heaven” et son piano aussi délicat que peut l’être la voix d’Amy Lee. Un titre que j’aurais bien vu chez … Within Temptation à une certaine époque, par exemple. “Part of me” est encore un titre réussi, même si je n’adhère pas totalement au refrain traînant. Les pistes vocales ont été soignées, encore une fois. Zut, c’est déjà fini avec “Blind Belief”. Si je dis ça c’est que je ne me suis pas ennuyé et que je fais replay…Avec plus de la moitié des titres qui m’emballent, on peut dire “Contrat rempli”. Ce que l’on peut reprocher, c’est de revenir peut être trop aux sources du succès mais Amy Lee le fait de la bonne manière. Ce n’est plus aussi frais qu’il y a 15 ans, évidemment mais j’ai entendu des possibilités d’évolution plus intelligente et moins brutales que “Synthesis”. Espérons que le groupe est reparti pour de bon et qui sait, reviendra en tournée en Europe.
En video : Use my voice