Musique - Crescent Lament - Land of lost voices (2020)
Voilà un album qui m’a été conseillé par mon estimé collègue Alias sur son blog. Quand j’ai lu métal + Taïwan + instruments traditionnels, cela m’a intrigué et j’ai jeté deux oreilles. Et si en plus la pochette est jolie…
Il le classe dans Folk-metal mais je trouve que c’est un peu réducteur car on a là aussi différents aspects musicaux autour d’un métal mêlé à du symphonique oriental et de l’instrumentation traditionnelle. Car il y a bien de la double pédale, du gros riff qui tache, du growl et la voix de soprano de la chanteuse qui est aussi l’autrice des textes. Cela paraît beaucoup pour vous ? Et pourtant tout cela est parfaitement équilibré dans un album un peu conceptuel (on y raconte l’histoire tumultueuse de Taïwan).
Après l’introduction dans la veine symphonique traditionnelle sur fond de guerre, on entre dans le vif du sujet avec un “Another night of solitude” assez représentatif avec une rythmique rapide, des instruments traditionnels, les choeurs, les growls et la voix de Muer Chou, et un break qui va bien. On est dans un équilibre proche de ce qu’on trouve avec les sonorités orientales des meilleurs Myrath mais la comparaison s’arrête là. “Ominous Shadows” reste dans le prolongement avec la même efficacité mais un break bien plus asiatique. Je trouve “Empty Dream” bien plus pop ce qui ici n’est pas une critique, rendant l’album très accessible. Mais globalement, on reste dans un métal riche avec ses ruptures rythmiques. Après déjà 3 titres bien vitaminés, on souffle un peu avec “Frosty flower at dawn” très calme et classique, à peine relevé par un fond de percussions et une rythmique saturée.
Comme il se doit après une pause, on repart sur du lourd et c’est effectivement très power metal dans l’attaque, presque d’inspiration Visual Kei de l’époque phare. Je parlais d’accents pop et là ils sont plus flagrants dans la qualité du refrain. Allez hop une balade instrumentale avec “Where ashen moonlight shines”, pour mieux réattaquer avec “Once shattered mirror”, encore très réussi dans ce style. Ah oui, j’ai traduit les titres en anglais ici mais c’est bien chanté en chinois. Donc il faut se reporter sur des traductions pour comprendre le sens des chansons. Comme par exemple sur “Northern Storm” très classique, bien plus que “By the lone light” qui met plus en avant l’instrument traditionnelle et le symphonique avec une belle technique de la chanteuse.
Nous avons donc 11 titres dont 1 intro, une outro et un instrumental ce qui peut paraître court mais je trouve qu’on en a pour son argent avec la puissance et le dépaysement qui en émane. L’album est disponible en plus sur Bandcamp ce qui permet une confortable écoute avant achat.