BD - Arrête d'oublier de te souvenir de Peter Kuper (2005)
J’ai retrouvé ce livre, par hasard, en en cherchant un autre dans la bibliothèque. J’ai même failli ne pas en parler ici, après l’avoir lu, car j’ai un avis mitigé sur cette autobiographie dessinée
Je crois que je l’avais acheté lorsque je commençais “ma BD”, comme une sorte d’inspiration possible. Et puis finalement, il s’est perdu dans une pile de livres à lire, cette pile a été rangée ensuite, et il a pris la poussière presque 2 ans. Avec son épaisse couverture cartonnée et son petit format, il faisait tout pour être perdu dans le rayonnage BD…
Pourquoi je suis mitigé ? Parce que j’ai ressenti de l’ennui dans certains passages, que je ne suis pas tombé amoureux du dessin (pourtant typique de la BD indépendante US), surtout sur certaines parties du récit que l’on peut séparer entre l’Adolescence et l’âge adulte. J’étais donc parti pour ne pas en parler quand j’ai repensé à d’autres passages bien plus réussis, à des sujets qui m’ont touché, du moins en ce moment de ma vie. Il faut dire que Peter Kuper écrit à un age pas très éloigné du mien en ce moment, et a mis 13 ans à conclure son “roman graphique”, non sans auto-dérision.
Tout part donc d’un dessinateur qui se retourne sur sa vie passée. Il s’adresse au lecteur directement et tente de démystifier d’abord son boulot. C’est un futur papa qui entame le récit, c’est un père averti qui le terminera. La parentalité est partie prenante dans cette histoire. On comprend qu’il recherche d’abord l’inspiration et se décide à parler d’adolescence, donc de sexe. Nous sommes dans les années 60-70 aux États-unis, plus précisément à Cleveland, même si l’auteur est aujourd’hui un New-yorkais (certains diront un Jew-yorkais ? ). C’est un ado mal dans sa peau, timide, qui traîne avec une bande de potes plutôt losers. Son but : Le dépucelage et on a une sorte d’American Pie version comics indépendant rétro.
Il y a quelques fulgurances dans cette partie, des moments drôles ou touchants mais à force, on s’ennuie de cette redondance. Le plus intéressant dans tout cela, c’est sa recherche d’un but dans sa vie, de son propre soi et non de la recopie des figures à la mode qu’il peut croiser. Il a bien des amis mais on les sens plus partenaires de beuveries et de drogue (marijuana, acide, … les années 70 quoi). Eux aussi ont le but de devenir “des adultes”. On rate justement un peu trop ce moment où d’ado il devient adulte. Sinon pour dire que “la drogue c’est mal” à son alter-ego adolescent. Il y a beaucoup d’introspection dans ce récit où l’auteur parle avec ses autres moi.
Comme le titre l’indique, il y a une recherche sur soi très proche de la psychanalyse, sujet effleuré à plusieurs moment. Notre héros erre sans but, sinon ce fil rouge du roman graphique sur sa vie et cet enfant devenu un bébé puis une petit fille. Il s’interroge alors sur ce besoin d’être père, sa place de père, ses amitiés. Cela devient alors un récit plus générationnel bien que parcellaire et qui touchera beaucoup plus la gente masculine que féminine, je pense. Dommage de l’avoir voulu trop sexué bien que Sandra, la femme de l’auteur, le ramène souvent à la raison.
Bref, vous voilà avertis. Je ne regrette ni l’achat ni la lecture pourtant, parce que c’est un récit qui peut se révéler inspirant.