Musique - Asian Dub Foundation – Access Denied (2020)
Je désespérais d’avoir un album de 2020 à chroniquer et puis c’est venu d’un groupe que je croyais en sommeil après quelques derniers albums moyens…
Comme d’habitude, c’est assez inclassable et j’adore. On est dans un mélange de rap, dub, rock, musique électronique, punk, musique orientale… Une seule ligne directrice : RE-VEN-DI-QUER. Et si le fond de commerce du groupe a souvent été politique par rapport au racisme, on a aussi droit à la défense de la planète. Pour tout dire, je n’ai même pas regardé la composition du groupe, pardon du collectif, parce que je sais qu’il n’en reste plus tant que ça des débuts. Mais l’esprit reste et ils le perpétuent même dans leur école-studio. On a des invités comme Ana Tijoux, 47 Soul et Stewart Lee…. et même Greta Thunberg.
Si on a une présence plutôt marqué de flûte orientale dans l’album, bien difficile de donner une ligne musicale unique tant cela part dans tous les sens. Il y a même un Dub plutôt calme pour le titre éponyme. On a des tendances Big Beat dans « Comin’ over here » qui s’attaque au parti d’extrème droite UKIP. C’est très hip-hop sur le single Frontline qui est une des participations de la très hispanique Ana Tijoux. Mais comme on peut le voir sur le clip, il y a des expérimentations sonores innatendues. On retrouve des sons très orientaux avec ce débit rapide caractéristique de certains titres phares. Ils sont ici revisités comme le « Human 47 » avec 47 soul, collectif palestino-jordanien. Les enjeux politiques sont toujours là. On a quelques morceaux instrumentaux qui ne calment pas forcément le jeu. J’ai apprécié le très dépaysant et pourtant très punk « Mindlock ».
C’est sûr que si vous n’aimez pas le mélange des genres, passez direct votre chemin. C’est un album qui devrait contenter les fans justement. Et qui ne va absolument pas dans une veine commerciale, malgré une durée des morceaux très radiophonique. A l’ancienne quoi… Il y a une telle richesse dans les samples, les textes, les arrangements qu’il faut du temps pour vraiment se l’approprier. On peut lui trouver un côté oldschool tout en étant dérouté par ces innovations. Si on en doutait, ADF est toujours vivant et ça me fait rudement plaisir dans cette année de merde !