Musique - The Cure – Standing on a Beach (1986)
Il y a au moins trois albums que j’aurais pu chroniquer sur ce groupe et pourtant j’ai choisi une compilation sortie à l’époque de leur sommet. Tout simplement parce que c’est le premier disque que j’ai eu d’eux…
Pour la petite histoire, j’ai découvert le groupe en colonie de vacances où j’étais entouré de mecs plus âgés que moi qui étaient fans du groupe et d’un mono, musicien de studio à ses heures, qui appréciait aussi le groupe. C’était en 86-87 je pense…Et donc une fois rentré, j’ai pris un peu au hasard et une compilation me permettait de mieux découvrir le groupe qui allait déjà sur ses 8 ans de carrière. Groupe ou prolongement de Robert Smith l’emblématique et très maquillé leader ? L’album qui tire son nom des premières paroles du premier titre, a l’avantage de reprendre les singles du groupe. Standing on a beach with a gun in my hand … on pense à l’étranger de Camus, dont parle justement le titre « Killing an arab ».
Entre post-punk, rock gothique et dark wave, Cure a marqué les années 80 avant de sombrer dans ses addictions comme bien d’autres. Au fil du temps, Smith en fera sa chose, signant à lui tout seul les titres. Ce n’est pas le cas de Killing an arab, ni du très bon « 10:15 saturday night » avec son introduction progressive. Dire que ce n’était que la face B du précédent titre en 1979. La production est assez minimaliste avec un son presque garage, la voix encore un peu hésitante. Le solo montre déjà les bonne dispositions du groupe qui aura plus d’ambition. Le hit mythique « Boy’s don’t cry » n’était pas dans le premier album mais dans la version US de 1980. Il date pourtant bien de 79…Il y a toujours ce côté punk mêlé à l’efficacité de la pop britannique et le tout avec des paroles qui ont touché une génération. Il va sans dire que c’est ce que je préfère chez The Cure.
C’est encore très sensible dans « Jumping someone else’s train ». Les thématiques des paroles du groupe changeaient des habituelles ritournelles pop, d’ailleurs, ou des trucs bien rentre-dedans des punks. Mais justement en 1980 pour son second album, le groupe s’oriente vers des sonorités plus dark-wave avec des effets sonores, des boites à rythme. J’aime beaucoup ce son de « A Forest » et ses paroles assez étranges, rêveuses. Je me serai passé de « play for today », rajouté dans la version CD (je l’avais en cassette) pour passer directement à « Primary » qui a encore un bon côté punk-rock pour l’album Faith de 81. Il manque d’ailleurs quelques singles et on ne peut pas dire que « Other voices » soit transcendant aujourd’hui. « Charlotte Sometimes » est un autre hit incontournable avec cette fois une production plus ambitieuse. Il y a un son plus caverneux, des superpositions d’instruments électroniques. Smith trouve aussi plus son style visuel avec des cheveux plus long, du maquillage sombre. Je commence à adhérer un peu moins à cette période, comme « The Hanging Garden ». Pourtant j’aime bien « Let’s go to bed », le single de l’époque et son refrain accrocheur. On devient plus clairement New Wave.
L’avantage avec une compilation chronologique, c’est de voir l’évolution du groupe. Avec « The Lovecats », c’est assez clair que le morceau fait la jonction entre le post-punk du début et la new-wave. Je me souviens même du clip…avec cette ritournelle un peu vintage et presque joyeuse. Oui bon, n’abusons pas, Robert Smith ne fait pas dans le comique, surtout sur le très new-wave « The Walk ». Le groupe évolue encore dans sa constitution et sa musique avec des expérimentations très éloignées de la simplicité des débuts. « The Caterpillar » a un certain cachet malgré la banalité de son refrain. Et quelle intro sur « Inbetween days » ! Cela reste un de leurs meilleurs singles et un classique de la pop anglaise que d’autres groupes essaieront de copier. C’est d’ailleurs le morceau qui rend leur succès planétaire. Maintenant Smith signe seul les morceaux et ça ne fera que s’amplifier. « Close to me » reste aussi efficace avec sa ligne d’orgue hammond et son gimmick au synthé. La voix de Smith est plus susurrée que jamais.
Sur la cassette je m’arrêtais là alors je n’ai pas envie de parler de ce morceau final plutôt oubliable. Le plus est parfois l’ennemi du bien. J’ai replongé avec plaisir dans cette période mais j’ai eu envie de supprimer le superflu de la version CD. Cette compilation a le mérite de se focaliser sur la meilleure période d’un groupe qui s’est perdu comme d’autres dans les années 90. C’est là que l’on s’apperçoit du nombre de classiques de la pop que Smith et ses amis ont sortie.