Musique - Sting - ...Nothing like the sun (1987)
C’est un des albums qui a beaucoup accompagné mes lectures adolescentes avec les 2 autres du début de la carrière solo de Sting. Normal, cela allait dans le prolongement de The Police mais avec un virage jazz très marqué, cette fois.
Et comme à cette époque, j’écoutais un peu de tout, dont du jazz, ça me convenait parfaitement. Ce disque, je l’ai ramené d’un de mes voyages en Allemagne, l’été, parce que là bas, c’était moins cher, hé hé. Bon, pas pour les parents, par contre ! Quand je l’ai écouté la première fois, c’était donc sur une platine qui appartenait à ma famille d’accueil là bas. Autant vous dire que je n’ai pas choqué avec ce disque.
Car cela commence vraiment dans une ambiance feutrée, jazzy où Manu Katché donne toute sa mesure aux percussions, dans « Lazarus Heart » par exemple. Ces ambiances tiennent aussi aux claviers de Kenny Kirkland, à des choristes très soul, comme dans « Be Still my beating heart ». L’album trouve son hit avec « Englishman in new york » et ses envolées de saxophone de Branford Marsalis. Ah les Marsalis…j’écoutais justement un album du frangin dans cette période. J’avoue ne pas avoir saisi le sens de la chanson à l’époque. Ce solo en milieu de morceau est juste magnifique avec celui de Katché qui suit. Je trouvais dans ces notes un certain réconfort et un apaisement. Mais avec Sting, le reggae n’est jamais bien loin comme sur « History will teach us nothing » dont le sens ne m’a pas échappé cette fois. Et ça reste hélas d’actualité.
L’autre pièce maitresse de l’album, c’est « They Dance alone » où l’on retrouve Eric Clapton et Mark Knopfler à la guitare, rien que ça. 1987, c’est la fin de l’emprise de Pinochet sur le Chili. Il commence à être lâché par ses soutiens états-uniens…ce qui arrivera avec la fin de mandat de cette pourriture de Reagan. C’est un album qui a une conscience politique comme d’autres de la fin de ces années 80. Je suis aussi très fan de « Fragile » où cette fois c’est Sting qui joue de la guitare. On sent toute l’influence sud-américaine qui trouvera plus de place dans les albums suivants, jusqu’à perdre l’auteur, selon moi.
Mais c’est un album très américain avec le très funky « We’ll be together » où on verrai bien une chorégraphie en triangle dans un clip. Ok, Sting n’a pas la voix pour ça mais il a des choristes qui assurent derrière. Partiellement raté, ça sera tout autre chose dans le clip retenu, malgré de très bons danseurs…Pourquoi Tintin ? « Straight to my heart » montre encore des inspirations latines (une constante dans sa carrière) et un gros travail de percussion tandis que « Rock Steady », au lieu d’être du rocksteady est carrément jazzy. Pas un hit mais ça donne une homogénéité à l’album avec un gros débit vocal, du groove à revendre. Pas le même genre de jazz avec « Sister moon », si cool si enjôleur.
Et ce n’est qu’en le réécoutant que je me suis souvenu qu’il y avait la reprise de « Little Wing » d’Hendrix. J’ai écouté Hendrix plus tard. C’est Hiram Bullock qui se colle au solo. Pas inoubliable pour moi…la preuve. Je me souvenais un peu plus de « The Secret Marriage » qui clôture l’album. Mais j’en suis toujours déçu. J’aurais arrêté à Sister Moon en fait. Et pourtant je trouve que l’album n’a pas tant vieilli. Il reste avec bonheur dans ma playlist aujourd’hui. Oh bien sûr, il y a quelques sont qui font datés mais ce n’est pas si dérangeant. Mais si je suis attaché à cet album, c’est aussi par nostalgie et pour tous les souvenirs liés à son écoute. Ça personne ne mes les enlèvera… ou ne vous les offrira à votre écoute.