BD - C’est pas ma faute de Quino (1996)
Quand le créateur (argentin) de Mafalda s’est intéressé à d’autres thèmes, ça a donné ça. Entre comic-strip, planches d’une page, ce recueil est un florilège du talent de ce dessinateur.
(Article initialement programmé le 17 novembre, avancé suite au décès de Quino)
Je dois dire qu’à l’époque où Mafalda passait en adaptation animée, je n’avais que la lecture d’un enfant ou d’un adolescent. Et pourtant, on pouvait déjà y voir une critique sociale et politique. Dans ce recueil sans personnage récurent, le dessinateur Quino (Joaquín Salvador Lavado Tejón) donne plus libre cours à sa critique sociale, notamment de la société argentine.
On oscille entre l’absurde et la caricature en passant par la satire. Même si certains dessins ont vieilli comme la société, la plupart restent encore d’actualité, notamment en ce qui concerne le conservatisme, les inégalités ou bien encore l’usage de la force, le rôle de la Police. Ça ne concerne, en effet, pas que l’Argentine. Le trait me paraissait daté au début, parce que cela me rappelait les lectures de ses comic strips de Mafalda et d’autres lectures de ce format parfois oublié. Et puis j’ai trouvé des similitudes avec ce que fait quelqu’un comme Boulet aujourd’hui, dans le trait, les ombrages, trames. On le compare à Sempé ? Oui, il y a de cela aussi ainsi que bien d’autres auteurs de Comic Strips comme par exemple Charles Schultz (Snoopy).
Le titre interpelle comme la couverture ? Oui la société aime toujours montrer du doigt, trouver des boucs-émissaires. C’est un peu le fil rouge de toutes ces planches. Certaines sont un dessin unique avec beaucoup de détails que l’on prend plaisir à observer, regarder attentivement pour bien le comprendre. D’autres sont en plusieurs cases, parfois très simples dans le dessin. Il n’y a pas de découpage en chapitre, de lien entre chacune des planches ou rarement. C’est une compilation comme il y en a eu d’autres pour cet auteur prolifique aujourd’hui (presque) à la retraite entre Paris, Madrid et Buenos Aires. Et justement, de par cette vie tumultueuse, il est parfois difficile d’identifier si certaines critiques visent une société en particulier ou l’humain dans son ensemble. A bien y réfléchir et avec les retours des conservatismes, je pencherai pour la deuxième hypothèse…