Littérature - Les lames du Cardinal de Pierre Pevel (2007)

Ce roman est le premier tome de la trilogie du même nom. Une trilogie d’heroic fantasy, mais dans une uchronie qui nous ramène sous Louis XIII, lorsque le Cardinal Richelieu dirigeait la France d’une main de fer.

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Trilogie, Richelieu, Mousquetaires… Mais oui, mais c’est bien sûr, c’est inspiré des “Trois Mousquetaires” d’Alexandre Dumas père (avec là aussi un roman du même nom suivi de deux autres tomes). Effectivement, on retrouve des personnages communs avec Richelieu bien sûr mais aussi De Tréville, Rochefort et même Athos parmi les mousquetaires. Pour ceux qui ont lu Dumas, on est en terrain connu mais Pierre Pevel, en faisant que le siège de La Rochelle soit une défaite, a changé l’histoire. Il a surtout introduit toute une partie Fantasy avec des Dragons qui sont à la fois des animaux domestiques, des espions, des transports. Il y a des Dracs, des sangs mélés et une maladie qui contamine les humains, la Ranse. Tout ça avec des sociétés secrètes (la Griffe noire) et des intrigues de cour et nous voilà embarqué dans une belle aventure de longue haleine dans un style proche du roman de cape et d’épée originel.

Mais d’où vient le titre ? “En 1633, tandis que la Griffe noire tente d’établir enfin une loge en France, le cardinal rappelle les Lames à son service, un groupe de bretteurs parmi les meilleurs du royaume de France, pour retrouver, à la demande de l’ambassadeur d’Espagne, un chevalier espagnol, condition sine qua non pour mener des négociations alors que les tensions avec la Lorraine de Charles IV sont à leur paroxysme”. Contrairement au modèle, le roman n’est pas sorti sous forme de feuilleton. Pourtant, sa découpe s’y prêterait avec souvent des scènes laissées en suspens pendant que l’on revient à d’autres personnages. Le style est très descriptif, élégant, avec beaucoup de recherche historique pour être dans un Paris le plus proche de la réalité. Mais …

Il n’y a pas vraiment de héros comme l’était D’Artagnan. Ici c’est le groupe le héros avec des figures plus charismatiques que d’autres parfois. Il y a pourtant bien le jeune nouvel arrivant, le séducteur gascon, un mentor, un protecteur, une sorte de Milady, des méchants …L’histoire est parfois plus difficile à suivre à cause de la multiplicité des personnages, justement. En effet, Pevel nous fait voir aussi les scènes du point de vue de la Griffe noire et pas seulement par nos héros. Petit à petit, les pièces du puzzle se mettent en place pour aboutir à un dénouement et un combat d’anthologie dans le final. Le résultat est assez “cinématographique” car on imagine bien cette succession de scènes d’action, d’infiltration, d’espionnage, de poursuites avec les scènes où se construit la psychologie de chaque personnage.

Premier tome réussi et je vais enchaîner avec les deux suivants. En effet, il y a un twist final dans la toute fin qui peut laisser penser à une nouvelle traîtrise, l’auteur aimant emmener sur de fausses pistes. Et puis je trouve que l’aspect fantasy n’est pas si présent que cela pour l’instant, malgré quelques invocations et élixirs. Je ne chroniquerai pas la suite, à moins que…

Edit : sans dévoiler la suite, les autres tomes n’essouflent pas trop l’histoire. La Fantasy est effectivement plus présente sur le dernier tome et ça aurait pu déboucher sur un univers plus large.


Ecrit le : 23/01/2020
Categorie : litterature
Tags : 2000s,historique,littérature,LittératureetBD,roman,uchronie

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