BD - Harley Quinn + Poison Ivy de Houser et Melo (2019)
Un duo féminin d’héroïnes dessiné par une femme (Adriana Melo) et scénarisée par une femme (Jody Houser). C’est suffisamment rare dans le monde des Comics avec leurs super-héros si souvent mâles.
Il faut avouer que des héroïnes, il y en a eu, à commencer par Wonder woman, la plus confidentielle Elektra mais on les trouve plus souvent du côté des méchants avec Catwoman, souvent avec une dualité entre le bien et le mal, comme justement Poison Ivy ou Harley Quinn. Je ne vais pas refaire l’histoire très complexe des femmes chez Marvel ou DC. Ce sont pourtant les personnages que je trouve attachant, plus que nos lisses héros qui parfois sont passés du côté sombre (Batman et même Superman ont eu des épisodes sombres, pour rester chez DC). Harley Quinn a droit à une grande popularité depuis qu’elle a pris du champ par rapport au Joker, son ancien mentor. Elle se retrouve au cinéma, dans des séries animés. Je n’avais pas forcément une grande passion pour ce personnage avant. Au contraire, je trouve Poison Ivy très intéressante dans son relationnel avec la nature, les plantes, l’humanité. Cela a encore son importance dans cette mini-série en 6 tomes.
Nous voilà donc notre héroïne à la peau blanche et au maillet, accompagnée de sa copine rousse à la peau verte. Si vous ne le saviez pas, elles sont en duo… presque en couple. Sur Facebook, elles auraient mis « c’est compliqué » dans le statut. Ivy a été sérieusement blessée et Harley tente de la soigner. Elles recoivent un colis de Lex Luthor qui contient un « médicament ». Malgré sa méfiance, Ivy l’ingère et semble se remettre. Jusqu’à ce que Floronic Man (un autre méchant branché plantes) vienne envahir leur sympathique petit intérieur pour… Manger Ivy. Nous voilà alors dans une traditionnelle course-poursuite où Ivy et Harley sont le gibier. Une Harley qui voulait justement faire le bien, ce qui ne va pas sans perturber leur relation.
Ok, c’était déjà compliqué de suivre les différentes versions d’Harley Quinn mais là c’est à finir dans l’asile d’Arkham. J’ai hésité à chroniquer cette série parce que je trouve que cela méritait mieux que cette fin précipitée. Il y avait matière à creuser un peu plus encore la complexité de leur personnalité et de leur relation. Pour Ivy , ça ne s’arrange pas non plus pour sa santé physique et mentale. Finalement, elle n’aspire au début qu’à la paix pour la nature, pour les plantes et à s’occuper de prendre soin de ses fleurs chéries. Il fallait bien que des mecs en noir viennent tout foutre en l’air. Et bien là, ce sont des sortes de plantes-zombies qui sont encore dirigées par un mec. On y croise aussi Jervis Tetch, le chapelier fou, un autre personnage que j’affectionne…et quelques autres .
Si j’ai finalement décidé de chroniquer ces 6 volumes, c’est qu’il faut rendre hommage au dessin d’Adriana Melo qui est à la fois, fin et détaillé mais aussi dynamique sans sombrer trop dans le caricatural. Bien sûr, nos héroïnes restent sexy comme d’habitude (j’attends de voir Robin en mini-short et Tony Stark avec des poils sur le torse, ha ha). Mais elles survivent à tout. Ca n’arrête pas d’exploser, de courir, de sauter. Jody Houser a soigné ses dialogues en plus, mais ça on a un peu l’habitude avec l’humour décalé d’Harley. Donc j’ai quand même passé un bon moment. En fait l’épisode final arrive trop vite et j’en aurai bien pris 6 de plus. Je sais ce que vous allez me dire, il y a la série Harley Quinn pour cela, ou la série Poison Ivy ou encore le Suicide Squad. Oui mais quand même, je l’aime bien ce duo. Il y avait clairement un truc à faire.
Bref, voilà un enième produit dérivé fait pour profiter de nos faiblesses de fans. Pas indispensable mais bien réalisé, cela rajoute encore au dossier de Poison Ivy et Harley Quinn.
PS : Je suis toujours plus DC que Marvel…mais en plus c’est en anglais tant qu’une version française ne sort pas.