Blog - Covid19 et moi, la pas vraiment suite 3/3 RE-FIN
Si j’en crois le calendrier du roi, nous ne sommes pas loin d’une suite et fin. Mais entre éviter une troisième vague et prévoir ce qu’il faut pour, nous sommes dans l’expectative ?
La dernière fois, je parlais de la mise en place d’une bonne idée mais dont je craignais la manière de faire : Une plateforme de commerce en ligne pour les commerçants locaux de ma ville. Il se trouve qu’il y a eu un nom de domaine déposé et en regardant le Whois, j’ai trouvé que c’était au nom de Zoomdle France. Cette société, renommé Wishibam, a été créée en 2014 avec les fonds d’un certain Philippe Journo et à son siège Place Vendôme (rien que ça) à Paris. Depuis 2015-2016, la gérance est assurée avec succès par la fille de l’entrepreneur avec un repositionnement à la clé. Journo, c’est surtout « La compagnie de Phalsbourg », un groupe financier centré sur l’immobilier, essentiellement commercial. En introduction de Wishibam, on lit « Wishibam c’est de la tech utile, responsable et simple d’utilisation pour ceux qui n’ont pas le temps, les outils ou les connaissances pour se digitaliser »… Typique de le frenchtech financière. Pour l’instant on ne promet pas de commission le temps de lancer le produit mais au printemps, ça va banquer ! Je ne résiste pas à montrer la plaquette en ligne :
Alors si ça parle à un petit commerçant de ma ville, super mais je pense qu’il va y avoir un léger problème de langage commun…Et Je flaire « l’arnaque » à plein nez après ces tarifs préférentiels car quand le commerçant se sera tapé tout le boulot pour mettre en ligne son truc, il n’aura pas envie de tout recommencer ailleurs. La gratuité du début reste souvent un piège… Technique Gafam garantie. Cela dit, il y a effectivement de l’accompagnement à avoir dans ce domaine, par exemple sur la logistique, sur la sécurité informatique et cela a un coût. Les exemples donnés chez wishibam font quand même froid dans le dos avec un centre commercial qu’on imagine de la compagnie de papa Journo et des boutiques froides et sans âme. C’est ça l’avenir qu’on propose pour cette « France de demain » ?
Dans les faits, le site consacré à ma ville est plutôt bien fait, même si les conditions de vente n’ont pas été correctement adaptées pour le retour des produits (d’un coté on parle de colis, de l’autre on parle de en boutique). On peut s’étonner du terme « Food et boisson » dans le titre quand même…Maintenant, je n’ai rien vu d’intéressant pour moi donc je n’ai pas testé. Ça paraît bien maigre pour l’instant donc les commerçants ne se sont pas tant investi que cela non plus. Forcément, avec des jouets, du saucisson, du vin, des chaussures en cuir et des lunettes de soleil, ça limite un peu. Ah si tout de même, pour les chaussures, pas de sélection de la taille et pas d’indication de la taille en titre donc c’est un peu n’importe quoi (EDIT du 07/12 : la taille a enfin été rajoutée). C’est là que l’on s’aperçoit qu’une bonne plateforme d’achat doit s’adapter au métier de chacun en permettant des champs de données configurables, par exemple. Vous vous doutez bien par ailleurs que la librairie locale n’a pas joué le jeu avec tout ce qu’il y avait à numériser/photographier et décrire. Surtout qu’elle a déjà sa propre vitrine sur le web à travers un site spécialisé de librairies. Le but premier de la démarche étant de mettre en avant les commerces locaux, il y a une part de réussite. Pas de chance, c’est sorti 5 jours avant la réouverture mais ça peut toujours servir… si on l’entretient.
Mais justement, au contraire de ces derniers dé-confinement, il y a des paliers, des jalons et un peu plus de planification dans les annonces. Pas sûr encore que cela soit suivi d’actes. Les restaurateurs ont leur petit susucre pour patienter, s’ils sont encore vivants. Mais j’ai l’impression encore qu’on considère avoir tout fait bien à l’hôpital, puisque l’on n’en parle même plus (ça n’a pas l’air de l’avis de tout le monde). Ce n’est pas le ressenti que j’ai quand j’y vais où l’on pousse les patients à partir le plus vite possible, où ça court partout à faire tout sauf soigner et surtout écouter les patients. Je reparlerai de cela dans un sujet « gériatrie » (non, pas pour moi, voyons !! ) dès que j’aurais le temps. Mais ce mois de décembre est assez curieux. Ça va se ruer comme d’habitude pour faire des repas et picoler parce que vous ne croyez pas que le français va se tenir à carreau chez lui quand même. A force d’user de la carotte et du bâton, la recette ne fonctionne plus. Le bâton est justement en train d’être sérieusement astiqué pour ce qui suit (livraison de vaseline pour Alliance et Synergie officiers?). Contrainte pour confiner les malades ? Du bon sens mais on ne sait pas comment faire, autant juridiquement que simplement matériellement. On sent maintenant la peur que ça explose. Pourtant les lois d’exceptions sont vite dégainées pour protéger les policiers qui ont la matraque et le croche-pied facile, empêchent de manifester sur les sujets qui fâchent et traquent les journalistes qui en disent trop pour eux. L’humanisme à géométrie variable qui fait que l’on perd confiance en l’État.
Cyrille parle du pardon dans cette période. Un pardon se mérite aussi si on montre que des leçons ont été comprises. Nous en sommes loin chez ce gouvernement comme chez beaucoup de mes compatriotes qui minimisent la gravité, qui ne voient que leur petite personne. Si je fais toujours très attention c’est autant pour moi que pour madame qui est une personne à risque et parce qu’il y a besoin que nous soyons là pour x raisons personnelles et familiales et donc aussi pour ceux que je croise. Pardonner le n’importe quoi? Désolé, j’ai du mal parfois quand je vois cette fuite en avant égoïste. On récolte ce que l’on a semé…et pourtant je ne peux m’empêcher de penser au sort d’un collègue qui va peut-être y passer. Le type gentil, joyeux mais peut-être imprudent par sa générosité. Très à risque aussi et il le paye cash en étant intubé en réanimation. Ailleurs c’est une jeune femme de 30 ans au bord du suicide dans son isolement et son télé travail. Isolement très relatif mais ressenti ainsi et la pression imposée par de mauvais hiérarchiques dans le télétravail ne fait qu’agraver cela. Combien de témoignages dans ce sens lus et entendus. Ca pose aussi des questions sur la résilience très faible de certaines personnes et les capacités d’adaptation. Pourquoi finalement l’humain s’adapte ou pas alors que c’est sa force à travers les âges. Et comment accompagner ce changement nécessaire ?
Morts chez certains, rien chez d’autres…(en fonction de la taille de population)
L’adaptation ne se dicte pas. Et pourtant elle se guide puisque d’autres humains y arrivent (cf ci-dessus). Aujourd’hui l’absurde règne chez nous avec du lobbying, des règles par m2 d’un côté, de nombre de personnes de l’autre, des distances ou pas. Comment ne pas pardonner alors à ceux qui fraudent ? Justement le bon sens et le bien commun devraient prévaloir. On va devant un gros problème sur le vaccin. Je ne suis pas contre le vaccin (je suis loin derrière dans la liste), juste que je préfère la prudence de tests sur certains types de vaccins qui restent mal maîtrisés génétiquement sur l’humain, et sur le temps nécessaire pour estimer le délicat problème de l’interaction médicamenteuse pour d’autres. On est pris par le besoin de vaincre la maladie et donc comme une guerre on peut sacrifier des troupes. Tout est une histoire de ratio et courage politique ensuite. Curieusement on choisit le secteur de la santé parce qu’il doit donner confiance à ce quelle prescrit, ou bien les anciens déjà largement sacrifiés . Ailleurs c’est l’armée tiens…ou des provinces pilotes. Il faut gérer ce risque et pour des pays peu touchés en nombre de mort, le dilemme doit être pire. Le vaccin sera nécessaire mais dans la jungle des laboratoires, il y aura cette impression de ne pas pouvoir choisir celui qui est le mieux ou de ne pas savoir ce qui a été fait. On attend toujours les publications d’études après les annonces lucratives. On préfère critiquer la Russie et la Chine en attendant qui ne font pas pire. Les anti-vaccins primaires en sortent déjà renforcés. Si seulement un consensus international avait abouti à un partage de la recherche vers une solution unique. Là encore, le capitalisme se tire une balle dans le pied.
Pour ma part, et pour rester dans la santé, la série noire a continué avec ma chatte adorée qui se morfond avec sa sonde dans la gorge, sa perfusion et des médicaments qui ne parviennent pas à la soigner. L’espoir fait vivre mais là, on se demande ce que l’on a fait pour cela. Pendant ces semaines, nous lui avons tenu la patte en allant la voir chez le véto et en la soutenant moralement ou en faisant des allers-retours. Il y a une interaction que l’on sous-estime trop, celle entre nos compagnons animaux et nous. Petit à petit la situation s’améliore et on l’espère durablement et puis ça rechute. Il y avait jusqu’à 10 chats hospitalisés là-bas avec des pathologies graves ( pancréatite, cancer, grosses blessures ouvertes). Certains semblaient plus oubliés que d’autres. Là aussi le relationnel varie selon les êtres. Beaucoup n’y voient qu’un chat, presqu’un objet…tant qu’ils n’en ont pas un ?
Et puis autant en parler un peu maintenant, avant les articles que j’y consacrerai, nous avons visiter un Ehpad pour une membre de la famille. Situation dramatique que l’on aimerait éviter. Mais comme je le disais, il y a la pression des hôpitaux pour libérer des lits même si ce sont des personnes hautement dépendantes. Les médecins ne sont pas à une contradiction près. Et du coté des établissements, c’est l’omerta sur tout ce qui est mis en place dans cette période. Impossible de savoir ce qui se passe en terme de contamination, quelles sont les directives. Juste que l’on voit des mesures très minimalistes à l’entrée, des personnels bien équipés et d’autres qui se laissent un peu trop aller sans masques. On ne désinfecte même pas régulièrement les pièces d’accueil. Je suis mieux équipé à mon boulot pour ça. Rien n’est fait pour donner confiance aux familles. J’ai ressenti de l’arrogance, celles de direction qui sont sûres d’avoir des « clients » parce qu’ainsi va la vie en France pour nos anciens.
Alors après, dans cette période, nous sommes un peu à cran avec tout ça, prêts à bondir à la moindre tension. Pas évident de se préserver de tout, surtout vu le niveau dans certains domaines. J’ai du mettre les points sur les i…C’était nécessaire quand on abuse trop. Et dans ces périodes se dévoilent aussi les vraies personnalités des gens en bien et en mal. Là aussi, je ferai le tri plus tard. Déjà l’heure des bilans, sinistres cette année. Je me dis que nous nous en sortons bien psychologiquement, financièrement, en terme de liens familiaux aussi. Et en même temps il y a ce sentiment d’avoir vécu dans un irréel imprévisible. Tout a changé au point d’avoir de nouvelles habitudes. L’impression parfois de sortir pour un monde post-apocalyptique, ou dans un jeu de survival-horror. J’imagine que c’est pire pour ceux qui ont les informations qui tournent en boucle. Les moments de « respiration » sont bien différents d’avant et même du premier confinement, saison oblige. Après les essais, c’est une nouvelle routine qui se construit, avec des rituels, des gestes qui semblent naturels en plus d’être barrières. Même les sourires parviennent à transpercer les masques, quand ils viennent dans nos regards. Oui, on sourit encore !
Je fais plus court cette fois, parce qu’il n’y a plus grand chose à rajouter. Chacun se rue comme d’habitude pour Noël, comme pour donner l’impression que tout est normal. Même pas de remise en question sur ce sujet. Ca me désespère depuis quelques années de voir un tel gâchis autant pour la nourriture que pour des biens futiles. Mais après tout, j’ai été longtemps coupable de la même chose. Noël sera sobre et intimiste chez nous, comme le sera aussi le nouvel an asiatique en février. Ce ne sera pas l’année du chat…noir, mais j’espère que le nôtre sera de la fête.