BD - Blacksad de Juan Diaz Canales et Juanjo Guarbido (2000-2013)

Cette série en 5 tomes (pour l’instant) est devenue un classique. J’y suis revenu récemment pour savoir comment elle avait vieilli.

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J’avais lu le premier tome un an après sa sortie, alors que la presse spécialisée était dithyrambique. J’avais été un peu décu par la longueur du tome, sans doute parce que j’en attendais trop. Puis j’ai lu les 3 tomes suivant il y a 6 ou 7 ans, d’une traite, un peu vite … Cette fois, j’ai pris mon temps pour faire les 5 albums avec des pauses entre. C’est bien mieux pour apprécier la qualité de cette série qui a le bon goût de ne pas trop tirer sur la corde. Le héros est un chat noir avec une tache blanche autour de la bouche, John Blacksad et son métier, c’est détective. Toutes les aventures se passent dans les années 40-50, juste après la seconde guerre mondiale.

C’est donc un hommage aux films noirs, aux polars de cette époque. Ça ne peut que me plaire et c’est aussi ce qui m’avait un peu déçu parce que le format est autour des 50 pages. Il n’est jamais évident de développer une intrigue dans un format si court, si bien que d’autres séries préfèrent le double album. Mais avec un peu de recul, d’âge, je trouve que ça fonctionne quand même. On ne devine pas trop tôt le coupable (bon, en relisant, un peu plus …) et puis surtout il y a une ambiance qui s’installe assez vite dans l’album. Ce n’est pas Chicago, New-York ou une grande ville emblématique à chaque fois. C’est un quartier défavorisé, les bas-fonds ou encore la Nouvelle Orlléans du carnaval. L’ambiance s’installe évidemment par l’histoire mais surtout le décor, la découpe.

Avec ces anciens animateurs de dessin animé, il y a du savoir faire. Le décor est fouillé, riche avec une mise en couleur soignée. Le sens du mouvement est aiguisé et c’est le genre d’albums que l’on se plaît à lire et relire. Je n’ai pas eu de lassitude pour celui que j’ai lu une troisième ou quatrième fois. Le personnage de Blacksad a le mystère propre au chat … noir. D’ailleurs on ne sait pas vraiment ce qu’il est, comme le doute plane dans le deuxième tome. Mais s’il est solitaire, il ne le reste jamais vraiment. Il y a son acolyte Weekly, tout le contraire d’un chat bien soigné ce qui fait aller la série dans le registre du BuddyMovie. Classique mais efficace.

La série fonctionne aussi par ses thèmes. On y parle racisme et ségrégation. On y parle musique, blues. Et puis il y a évidemment des crimes, des disparus et … une pointe de sexe, la série étant orientée adultes. Oui, c’est un peu bizarre d’avoir la pin-up des années 50 en anthropomorphisme mais ça reste cohérent avec l’ensemble. Nous ne sommes justement pas chez Disney. Tout cet ensemble en fait une série bien particulière, qui n’a jamais été copiée, du moins avec ce niveau de qualité. Il y a des tomes “making of” en plus pour les fans, façon artbook. Je sais que j’en relierai encore dans quelques mois ou années.

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PS : il y a un jeu vidéo mais là, vu le rendu, je ne peux pas, désolé…


Ecrit le : 17/03/2020
Categorie : bd
Tags : 2000s,anthropomorphisme,bd,policier,thriller

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