BD - Astro boy, Anthologie d’Osamu Tezuka (1952)

Il faut 6 tomes pour couvrir la carrière de ce héros du Manga. Mais nous sommes alors loin du manga de type Shonen (pour adolescents) tel qu’on le connaît aujourd’hui.

Il faut rappeler qu’Osamu Tezuka est l’un des pères fondateurs du manga, tel qu’on le connaît aujourd’hui et notamment du Shonen. Jeune auteur dans un japon qui se reconstruit, il va créer ce héros sur les conseils d’un éditeur de magazine, alors qu’il n’était qu’un personnage secondaire d’une aventure. Chose novatrice pour l’époque, le héros est un robot, créé par un savant un peu fou, depuis la mort de son fil, le Docteur Tenma. C’est une sorte de Pinocchio robotisé, Tenma étant son Geppetto. Il se retrouve recueilli par le Professeur Ochanomizu sorte de père spirituel qui lui donne une famille robot. Nous sommes donc en pleine science-fiction et la cohabitation entre robots et humains n’est pas simple.

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Ce qui est difficile avec les BD aussi anciennes, c’est que le style est loin de nos standards actuels, que cela soit en terme de dessin, de narration ou de découpage. Le trait de Tezuka est caractéristique, plutôt rond, caricatural, avec des animaux qui parlent aux humains et robots. Admirateur de Disney, il s’en est clairement inspiré et cela fait penser aux premiers Mickey Mouse. Il y a aussi de l’inspiration européenne dans cette histoire qui s’adresse avant tout à des enfants et adolescents. Le Manga n’a pas encore la place que l’on connaît aujourd’hui au japon. Et puis il y a ce contexte de reconstruction, de cohabitation avec l’occupant américain. Dans bon nombre des histoires des anthologies, on retrouve la « cohabitation difficile » entre les humains et les robots, si différents mais qui sont pourtant là pour aider le pays. Dans ce Japon du futur, la situation est plutôt florissante avec des inventions comme l’avion supersonique de transport, le train à grande vitesse, la voiture à sustentation (pas complètement volante), la robotique présente partout.

Il y a pourtant un besoin de contextualisation à minima pour que le lecteur ne soit pas choqué de la vision du monde de l’époque. Un court message en bas de page au début du volume permet de prendre en compte la vision parfois rétrograde des peuples d’Afrique ou d’Asie qui seraient moins développés. L’une des aventures en Afrique du sud permet aussi de voir des humains racistes qui interdisent l’accès à tous les lieux aux robots. C’est clairement une allusion à l’Apartheid, qui n’était pas encore beaucoup traité. On a par contre des erreurs (volontaires ou pas) dans certaines cultures, comme ce mélange sur les pyramides aztèques et égyptiennes. Le Sphynx fait étrangement penser au Roi Léo, le héros emblématique de Tezuka qui sera copié par …. Disney studios ! Il avait été créé seulement 2 ans avant.

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Je ne peux pas dire que toutes les aventures de notre héros m’ont passionné comme la lecture d’un manga actuel. Cela tient un peu d’une recherche historique et fait retomber dans l’enfance. Je me souviens encore de la diffusion à la télévision des aventures d’Astro, le petit robot. Là aussi, nous étions loin de la Japanimation du club Dorothée, encore qu’il y ait des liens assez évident avec Goldorak. Et pourtant la série ne date que de 1980 quand Goldorak date de 1975. L’héritage d’Astro est important aujourd’hui, au point de le retrouver dans Pluto, que j’avais traité ici il y a quelque temps. Alors ce type d’ouvrage s’adresse plutôt au passionné, au fan, comme les anthologies de comics par exemple, pour comprendre la génèse d’un personnage devenu mythique. Il y a quelques planches parlant de la jeunesse de Tezuka, sa carrière, dessiné par lui même.


Ecrit le : 01/12/2020
Categorie : bd
Tags : 1950s,aventure,bd,enfance,manga,shonen

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