Musique - Mirwais - Production (2000)
Il fait partie de mes “Albums de chevet” depuis sa sortie. Et on peut presque considérer que c’est le seul album de son auteur, l’ex- Taxi Girl devenu producteur.
Car Mirwais, pour beaucoup, c’est le producteur du “Music” de Madonna puis de “American life”, jusqu’à des participations sur quelques titres de “Confession on a dance floor” et … “Madame X” en 2019. De son vrai nom Mirwais Ahmadzaï (Italo-Afghan né en suisse et vivant en France), sera donc passé par le post-punk New wave pour arriver à la pop-electro. Mais s’il y a un album solo en 1990, sa carrière explose à l’international avec cette collaboration avec la Madonne. Ce qui a aussi aidé à sortir cet album solo, sorte de quintessence de ce qu’il sait faire à ce moment.
Et d’entrée, on se prend une claque, ou plutôt des coups de fouet avec ce “Disco Science”. Des sons synthétiques, plutôt froids mais une rythmique qui monte en puissance et nous embarque, c’est la recette idéale. Le hit “Naive Song” avec son beat minimaliste en début et son groove sur fond de voix synthétique reste imparable. On retrouve dans ce titre quelques éléments qui apparaissent chez Madonna, d’ailleurs. On retrouve aussi une économie de son, un minimalisme qui est flagrant sur “V.I. (The last word the said before leaving)”. Mais ça n’empêche pourtant pas une certaine sophistication comme pour le captivant “I can’t wait” et son riff. On pense parfois aux Moby de l’époque, c’est vrai mais la comparaison s’arrête là. Mirwais retravaille les voix pour en faire des instruments, les tord, les hache, comme dans “Junkie’s prayer”, sorte de trip musical halluciné.
L’album est inventif, surprenant à chaque piste, sans perdre de sa cohérence. “Definitive beat” avec ses variations de rythmiques est parfaitement à sa place, comme un jam électronique, tout comme le plus planant “Paradise (Not for me)” où Madonna chante. Autre parallèle avec “Never Young again” qui reprend la rythmique du Music de la chanteuse. Et comme tout a une fin, “Involution” part sur une atmosphère plus éthérée et minimaliste, encore une fois. On a rapproché cet album de la “french touch” de l’époque mais je le trouve pourtant bien différent des Daft Punk et autres Air. Il emprunte à la House, à la New wave et à la techno ambient tout en restant pop par bien des côtés. J’y reviens périodiquement, comme pour me ressourcer, même si parfois il s’écoule de longs mois. Un album essentiel de ce début des années 2000.