Littérature et Cinéma - Hitchcock/Truffaut (1966-1980)
Pour moi qui suis passionné de cinéma et particulièrement fan d’Alfred H, il y a un livre que j’aime lire et relire régulièrement, c’est ce recueil d’entretiens entre ces deux réalisateurs.
Ce livre est toujours cité en exemple dans les écoles de cinéma. Mais on oublie aussi qu’il peut passionner toute personne et surtout donner envie de revoir tous ces films magnifiques, ou parfois moins réussis. Je ne rappelle donc pas que Truffaut était un enfant de la cinémathèque et du cinéma, et a commencé surtout comme critique dans les mythiques cahiers du cinéma. Il est l’un des cinéastes à l’origine de ce qu’on a appelé la “nouvelle vague” et a donc été un des premiers à défendre l’œuvre d’un cinéaste anglais exilé aux USA : Alfred Hitchcock.
J’avais lu la deuxième édition grâce à ma bibliothèque municipale, c’est à dire celle de 1980. Et puis un peu plus tard, je l’ai acheté pour l’avoir tout le temps sous la main. Quand on aime… Mais cet ouvrage a été l’occasion pour moi d’apprendre, de découvrir les films qui ne passaient jamais à la télévision, même dans le ciné-club / cinéma de minuit. A force, avec les sorties DVD, rééditions, j’ai complété mon savoir et j’ai pu mettre des images sur les mots, les anecdotes qui parsèment le livre. Mais s’il est cité en exemple, c’est parce qu’il y a aussi une analyse de l’oeuvre, de la manière de mettre en scène, de filmer et que cela couvre une période qui va de la fin du muet à la fin de l’age d’or d’Hollywood.
Ca ne se lit pas comme une simple interview d’un réalisateur puisque c’est un véritable échange entre l’élève et le maître. Il y a du détail et souvent, on a envie de regarder un extrait du film concerné. Car la découpe se fait par films, ou plutôt par groupes de films. L’iconographie est riche avec des photos des tournages en plus de celles des extraits de films. Je n’ai jamais trouvé d’équivalent à cela pour un autre réalisateur et c’est assez dommage. C’est vrai aussi que depuis, il y a eu d’excellents documentaires sur le cinéma, faits par de grands réalisateurs (Scorcese, par exemple), ce qui n’était pas envisageable entre 66 et 80.
Faut-il seulement aimer le cinéma pour aimer ce beau livre ? Il y a un film issue de cela aussi mais ça n’atteindra jamais ce monument intemporel, comme les films de M. Hitchcock. Ah oui, c’est le genre de livre qui prend de la place dans la bibliothèque et qui ne s’emmène pas partout avec soi. Dommage ? Rien que pour voir Cary Grant poursuivi par un avion en pleine page, je ne regrette pas!