BD - La guerre des Lulus de Régis Hautière et Hardoc (2013-2018)
Sur les conseils d’Anatole, j’ai lu cette série qui est plutôt orientée jeunesse. Elle est constituée de 5 tomes pour les 5 années de la 1ère guerre mondiale. Il s’est ajouté ensuite un 6ème tome pour une sorte de Spin-off
Cette série est une sorte de mélange du club des 5, de la guerre des boutons, tout ça dans la période de la 1ère guerre mondiale. Je m’explique : Nous suivons 4 orphelins qui, lorsque la guerre arrive dans la Somme, se retrouvent isolés du reste de l’orphelinat. Ils sont rejoints ensuite par une petite fille belge qui a aussi perdu ses parents dans leur fuite. Les 5 enfants vont tenter de survivre seuls dans ce monde en guerre. Chaque tome va donc balayer un an de leur vie, avec les rencontres, les peurs, les maladies, les fuites.
La force de cette série, c’est de donner à voir la guerre par les yeux des enfants. Il y a de la naïveté, d’abord. Puis ils apprennent des adultes qu’ils rencontrent, découvrent que l’ennemi allemand n’est pas forcément comme la caricature des journaux, tout comme l’ami français… Et surtout les horreurs de la guerre. De ce point de vue, nous ne sommes pas dans un réalisme à la Tardi mais il y a quelques points communs tout de même.
Justement, en terme de dessin, c’est à la fois détaillé avec des personnages expressifs, et parfois un peu vides dans les décors et la mise en couleur. Je trouve que ça manque d’homogénéité mais ça assume d’être un compromis entre BD ligne claire classique et BD moderne. Il faut dire que les personnages sont peu dans le conflit, essayant plutôt de le fuir. On voit plus la forêt, les villages et bâtiments détruits que les trous d’obus et les tranchées. Cela pourrait donner une impression de calme mais les 60 pages suffisent à rendre en une année une aventure intéressante.
Est-ce que, pour autant, cette BD va permettre de raconter correctement la guerre de 14-18 ? Pas forcément mais je trouve ce complément agréable, justement pour rappeler que les guerres font des victimes civiles, autant par les armes que par la famine, la maladie. A lire, ou faire lire aux plus jeunes (jeunes adolescents).