BD - Adieu mon utérus de Yuki Okada (2019)
J’ai hésité à chroniquer ce manga car son sujet est particulièrement difficile. Pour public averti, donc… Mais il y a tant d’ignorance autour de cela que j’ai quand même préféré en parler.
Il s’agit d’un récit autobiographique. L’auteure, après la naissance de sa fille, a été atteinte d’un cancer de l’utérus. Il était au stade 5 (tumeur maligne-cancer) et l’issue est une Hystérectomie. Autrement dit, une ablation de l’utérus. Elle raconte toute son histoire, son opération, le traitement dans ce seul tome, bouleversant.
Il faut dire que le sujet me touche de près, le sujet s’étant posé un jour dans la famille. Mais heureusement, il y a eu une autre solution, son cas n’étant pas aussi grave. Ici, Okada Yuki utilise un style très épuré, presque enfantin dans les personnages. La couverture toute mignonne donne déjà le ton. Et pourtant, rien n’est épargné au lecteur, pas un détail technique, pas un doute, pas une larme, pas une crise d’angoisse. Et pourtant cela donne aussi le temps de comparer les pratiques entre le Japon et la France, dans l’hospitalisation, l’accompagnement, le temps à l’hôpital. J’ai été choqué parfois par le manque d’empathie dans le traitement post-opératoire que l’on a ici dans l’hexagone…. Mais là n’est pas le débat.
J’ai eu du mal à lire certains passages, car je connais à travers une proche, la souffrance que cela peut être d’avoir ces règles violentes, irrégulières. Je connais aussi d’autres personnes qui ont eu cette opération et la souffrance que cela représente, tant physiquement que psychologiquement. L’auteure partage son expérience pour faire autant comprendre ce qui attend les patientes, que ce que ressent la personne, si les médecins n’en avaient pas assez conscience, ou …les hommes. C’est un récit très fort, vraiment bouleversant et qui a le mérite d’exister. J’ai du mal à trouver des mots pour décrire ce que j’ai ressenti à cette lecture mais on n’en sort pas indemne.