BD - Les Tuniques Bleues - 7 Les Bleus de la marine de Cauvin et Lambil (1975)
Ce fut un des tomes qui m’a le plus marqué quand j’étais adolescent. Pas parce qu’on retrouve Blutch et Chesterfield sur un bateau au lieu d’un cheval mais … pas loin.
Car comme d’habitude, nos deux héros vont se rebeller contre l’autorité. Ce qui les amène à passer de la cavalerie à l’infanterie, l’artillerie, l’infirmerie…. et enfin la Marine. Il faut quand même une vingtaine de pages pour tout ça avant de rentrer dans le fond du récit : La place de la Marine dans la guerre de sécession.
Cauvin nous raconte ici l’arrivée du Merrimac, en fait le CSS Virginia, qui sera le premier cuirassé de la marine américaine. On pourrait presque dire du monde mais ça serait ignorer ce que faisaient Anglais ou Français à cette époque. Ce qui est important c’est justement que cette guerre a mis en place beaucoup des armes qui se retrouveront dans la première guerre mondiale. On y a vu des tranchées, on y a vu des canons de plus en plus gros et donc l’arrivée des cuirassée qui est permise avec l’arrivée des moteurs à vapeur. Dans ce tome, on nous montre bien cette transition qui va détruire tous les grands bateaux à voile mais aussi fiabiliser les motorisations, modeler les navires pour la guerre. Face au CSS Virginia, on retrouve les navires de la bataille navale d’Hampton Roads…dont le USS Monitor. C’est clairement la première bataille de cuirassés mais on voit aussi un sous-marin plutôt sommaire participer au conflit.
A cette époque de la lecture, je baignais dans les documentaires et livres de Daniel Costelle qui passaient à la télévision et étaient dans ma bibliothèque. L’histoire de la Marine était justement un des sujets qu’il abordait et j’ai été fasciné par ces bateaux incroyables. En plus de cela, j’avais droit aux documentaires de Cousteau donc le marin d’eau douce que j’étais était ravi. Maintenant, quand je reprends cet ouvrage, je reste un peu plus sur ma faim. Evidemment, c’est une excellente introduction au sujet et c’est bien documenté. Il reste l’humour habituel de la série, qui a maintenant son rythme de croisière (humour…). Mais la place de ces bateaux dans le récit reste trop maigre à mon goût personnel. J’aurais voulu une vingtaine de pages de plus. Le format voulait du 48 pages à l’époque et c’est comme ça. Pourtant, j’aime quand même toujours ce tome là et ces deux incroyables navires, malgré l’horreur de la guerre qu’ils représentent aussi. D’ailleurs, c’est là aussi que je ressens plus cette proximité avec les horreurs de 14-18, même si on restait dans une BD jeunesse.