Cinéma - Trafic de Jacques Tati (1971)
Je vais reprendre peu à peu ma rubrique de classiques du cinéma. Et c’est mon collègue Anatole qui m’a donné l’idée de ce film.
Il faut dire que j’apprécie particulièrement le cinéma de Jacques Tatischeff dit Tati. C’est un ovni dans le cinéma français, une sorte de Chaplin à la française que personne n’a réussi à copier. C’est aussi un destin mais parlons de ce film qui essaya de le sauver de la faillite.
On retrouve le personnage emblématique de M. Hulot. Mais quelle idée a son employeur de lui demander de convoyer un véhicule au salon d’Amsterdam. Surtout que c’est un véhicule “révolutionnaire”, un camping-car 4l chargé dans un camion. Evidemment, on va aller d’accident en incident dans un roadmovie improbable qui trouve son point d’orgue dans la scène suivante.
Nous sommes en 1970 et les villes commencent à être congestionnées par la surpopulation de voitures. Tati avait déjà exploité la modernité dans son Playtime, petit chef d’oeuvre trop en avance ou trop atypique pour son temps. Car Tati, c’est du burlesque, une économie de dialogue, une image et une mise en scène très travaillée. C’est un genre de cinéma que l’on aime ou que l’on déteste. Vu que j’ai été biberonné au Chaplin, Keaton ou Laurel et Hardy, je m’y retrouve très bien.
Et puis ici, on parle d’automobile alors forcément… Mais on oublie presque l’objet pour ne voir que des personnages, des gueules, à travers les figurants, souvent muets. Le son est important dans le film et participe à la mise en scène. Ce n’est certes pas le meilleur Tati mais il est peut-être plus accessible que d’autres de ses films. C’est parfois un prétexte à un enchaînement de sketchs et ça manque de liant mais c’est toujours touchant de voir notre Hulot national au prise avec ce monde d’autoroutes et d’embouteillages, comme il l’était avec les machines et les ordinateurs. Un peu le successeur du Charlot des Temps modernes, en quelque sorte.
A voir et revoir sans modération.