Musique - Pretty Maids - Pandemonium (2010)
Pretty Maids fait partie de ces groupes injustement méconnus, en dehors des fans du genre metal, parce qu’arrivés à la mauvaise époque dans le mauvais pays. Et pourtant ce groupe danois a plus d’un album hautement recommandable.
Le malentendu vient sans doute de la capacité de ce groupe à changer de style à chaque album et même à chaque titre et surtout à être aussi efficace dans un Metal pur et dur que sur un Hard-rock mélodique. L’album Pandemonium en est un exemple et j’aime y revenir très souvent.
Le groupe est pourtant né en 1981 avec à son origine Ronnie Atkins (Paul Christensen) et Ken Hammer (Kenneth Hansen) et a sorti son premier album en 1984 soit donc dans la pleine période Hard-Rock. Mais contrairement à d’autres, ils n’ont pas enchaîné au rythme frénétique de un album par un. Le second sort en 1987 et rencontre un bon succès, déjà avec ce mélange de hard très appuyé et de titres plus radiophoniques avec un sens de la mélodie typique de nos amis nordiques. Mais les années grunge leur seront fatales, même si le public japonais les a adopté largement. Et pendant cette période tumultueuse, les musiciens se sont succédés autour de ce duo fondateur. La caractéristique principale est d’avoir un chanteur aussi à l’aise dans le chant mélodique que dans le chant crié. Ronnie Atkins n’est vraiment pas assez connu pour ses capacités hors-normes.
Pandemonium, bien que tardif, est considéré par certains comme le meilleur album. Je ne suis pas loin de le penser car il montre la palette de leur talent, n’a pas vraiment de moment de creux. Il faut juste s’attendre à des surprises à chaque titre avec ce groupe. A commencer par une intro menée par … Barrack Obama sur fond de classique, avant que la double pédale et le synthé s’en mèlent. Et c’est une voix de Ronnie avec du growl qui prend le relais, entrecoupée par des choeurs mélodieux sur une rythmique à cent à l’heure. Le titre “Pandemonium” donne le menu ! “I.N.V.U.” est un magnifique titre plus Hard-rock où Ronnie montre les possibilités de sa voix. Et il y a toujours ce sens du refrain imparable. Le son est moderne, très axé sur les basses, avec des accompagnements de violons synthétiques. On retrouve en effet Morten Sandanger, ex-Mercenary, aux claviers. On reste dans le format très radiophonique avec le très efficace “Little Drops of Heaven” et on se demande encore si c’est bien le même chanteur. Comment ne pas reprendre le refrain ?
Et c’est une tuerie sur “One world one truth” avec un coté purement Metal mélangé à un couplet mélodique et un refrain où Ronnie semble s’arracher toutes les cordes vocales, une par une, tant il donne. Je ne me lasse pas non plus du refrain de “Final day of Innocence”. “Cielo Drive” paraît presque plus commun et pourtant j’en connais beaucoup qui signeraient pour un titre aussi puissant. Le refrain me rappelle du Alice Cooper, d’ailleurs. On est plus binaire sur “It Comes at Night”, un titre qu’aurait pu jouer Judas Priest. Et on change complètement de style avec la balade “Old enough to know” dans la grande lignée des powerbalades de groupes de hard. Là encore Ronnie montre son talent vocal. Alors que “Beautiful Madness” revient dans un style plus “cooperien” avec sa grosse section rythmique bien heavy. Et en titre mélodique, on a “Breathless” qui n’est pas forcément ma tasse de thé, même si je prends plaisir à reprendre le choeur. C’est presque dommade de terminer là dessus, même s’il y a un remix de “It Comes at night” derrière.
En 2010, Pretty Maids revenait donc en forme avec 30 ans de carrière et ça continue avec d’autres très bons albums. On ne peut pas vraiment dire qu’ils aient de mauvais albums malgré tous ces changements de styles et de formations. Alors n’hésitez pas à (re)découvrir ce groupe.
Membres : Guitare – Ken Hammer, Voix – Ronnie Atkins, Basse – Kenn Jackson, Batterie – Allan Tschicaja