Cinéma - Mary et la fleur de la sorcière de Hiromasa Yonebayashi (2018)
Qu’on se le dise : Si Miyazaki et le Studio Ghibli cessent leur activité, il y aura toujours le Studio Ponoc pour produire de beaux films d’animation. A commencer par ce premier long métrage d’un disciple du maître…
Car Hiromasa Yonebayashi a été lancé par le film Arrietty, du studio Ghibli et a confirmé avec Souvenirs de Marnie. Cette fois, il s’attaque à une autre adaptation, celle du roman “The Little Bromstick”(le Petit Balai) de l’écrivaine anglaise Mary Stewart. Il fait partie de l’oeuvre pour enfant de cette auteure.
Mary, 11 ans, vient de déménager à Redmanor, chez sa grande tante Charlotte, en attendant le retour de ses parents qui travaillent. Elle est moquée pour sa maladresse et sa chevelure rousse. En se promenant dans la forêt, elle découvre « la fleur de la sorcière » qui ne pousse que tous les 7 ans et qui lui permet, pour une nuit, de posséder des pouvoirs magiques et d’accéder à l’école de magie Endor. Avec son “petit balai” magique et sa chevelure rousse, la directrice la prend pour une sorcière. Mais ce lieu cache de lourds secrets…
Dans cette histoire, on retrouve déjà des thèmes abordés souvent chez Ghibli : La petite fille qui déménage (Le voyage de Chihiro), l’absence des parents (Marnie), la sorcellerie (Kiki la petite sorcière), l’Héroïne solitaire (Marnie), la protection de la nature (Princesse Mononoke)… Car le thème sous-jacent choisi par le réalisateur est sans doute la manipulation du vivant. Je vous laisse découvrir par vous même comment et pourquoi le film dénonce indirectement cela. Tout ce que je peux dire, c’est que l’histoire met du temps à s’installer dans ces 102 minutes mais que tout cela se mérite.
Il n’y a pas vraiment d’originalité dans le traitement et on sent encore beaucoup l’héritage de Ghibli, notamment par rapport au Voyage de Chihiro où l’on retrouve des masques, des créatures magiques et protéiformes très (trop ? ) proches. Il manque encore ce grandiose des décors que pouvait avoir aussi le Château Ambulant par exemple même si Endor a beaucoup de charme et de richesses à montrer. La musique est l’œuvre de Takatsugu Muramatsu et je conseille d’écouter la jolie chanson du générique de fin, en V.O. évidemment. Il avait déjà signé la bande son de Marnie. Les personnages sont réussis avec des scènes drôles, angoissantes ou jubilatoires. Le couple de chat rappelle un peu celui d’Arrietty, d’ailleurs. Les plus jeunes enfants pourront être impressionnés par les “monstres” et quelques scènes avec les méchants de l’histoire : J’ai eu le cas dans la salle. Les décors verdoyants sont joliment réalisés, à l’égal du studio Ghibli.
La relève est assurée mais il manque à la fois le côté onirique de Ghibli et un style qui s’écarte de l’héritage du vénérable studio de Tokyo. Il faut se souvenir que ce n’est que le premier long de Ponoc donc il reste de la marge. Dommage qu’il faille attendre plus de 6 mois après la sortie japonaise (en Juillet) pour bénéficier de la diffusion en France. Fort heureusement, le film sort pour les vacances de Février et réunit les spectateurs de tous les ages, notamment les adultes fans de japanimation de qualité.