Musique - Madness - Complete Madness (1982)
Il y a un moment que je voulais faire une chronique d’un album de ce groupe phare des années 80. Mais à l’heure du choix, j’hésitais sur l’album, trouvant toujours des titres manquants. Alors, c’est la première compilation, regroupant leurs trois premiers albums, que j’ai choisie.
Pour l’histoire du groupe, vous pouvez aller voir ça du coté du wikipedia, où même en français, ce n’est pas trop mal. Pourquoi j’ai choisi ça alors? Simplement parce que c’est typiquement un groupe comme on n’en fait plus, avec une musique festive et délirante, de la folie (d’où le nom) et une variante très british du ska. Certains préféreront The Specials, c’est sûr. Et je passerai aussi sur toutes les récupérations douteuses qu’il y a eu autour du groupe, pour m’intéresser à ce métissage improbable entre une musique venue de Jamaïque et cousine du Reggae et du Rocksteady et des mouvances Skinheads. Tout ça se fit dans l’Angleterre des années 60-70 pour arriver à la vague Ska british des années 80. Le nom Madness vient d’ailleurs d’une chanson d’un des pères du ska, Prince Buster. Mais venons en à cette compilation, justement.
Elle arrive dans le virage Pop du groupe intervenu avec l’album 7. Et ce n’est pas un hasard si ce best of est resté si longtemps en tête des charts. La fin des années 80 verra le groupe se perdre dans une musique plus banale et perdre de la folie, justement. Evidemment, tout est dans le désordre : “Embarassment” est un titre du second album mais on a bien la marque du groupe d’entrée : Une rythmique très appuyée, des cuivres, des ruptures de rythme et un gimmick simple de quelques notes dans tout le morceau et une accélération progressive. “Shut up” avec un piano plus présent est déjà plus délirant avec un titre qui n’est pas dans les paroles de la chanson. On a une histoire de criminel qui cherche à prouver son innocence, une rupture de rythme qui fait penser à une poursuite à la Benny Hill ou encore à un western. “My Girl” est aussi très jazzy avec une jolie mélodie et l’accent cockney qui va bien. Les mecs sont de Camden Town tout de même. Mais la vraie folie, c’est “Baggy Trousers” où il faut s’accrocher sur la rythmique et les sons de piano mécanique. Il faut vraiment être à l’article de la mort pour ne pas avoir envie de bouger ses pieds et son cul là dessus.
Les anglais connaissent sans doute mieux la reprise de “It must be love” du méconnu Labi Siffre. Une jolie mélodie mais qui n’est pas forcément à l’image du groupe. “The Prince” est un hommage justement à Prince Buster, un des fondateurs du style, comme je le disais plus haut. On a évidemment du remplissage dans tout ça, mais ne boudons pas le plaisir de retrouver ensuite “Night Boat to Cairo”, titre du premier album à la rythmique typique du groupe. On sent que c’était un instrumental à l’origine et l’efficacité est redoutable avec les envolées de cuivre, les ralentissements, les accélérations. Et avec “House of fun” qui suit, ça assure…Le sourire vient aux lèvres et on se dandine en rythme, à la queu leu leu comme dans le clip de l’époque.
Le titre emblématique reste le “One step Beyond”, encore un quasi instrumental issu du premier album. Sauf que ce n’est pas un titre de Madness mais de Prince Buster. Je me serais bien arrêté à ce titre pour la compilation, en fait car la suite vient du troisième album. Allez, “In the City” passe encore bien avec quelques délires sonores. Idem pour le bien nommé “Madness”, forcément. Et puis terminer par “The return of the Las Palmas 7” est amusant pour l’exotisme que ça apporte. C’est décalé et tellement à l’image du groupe, flirtant avec le jazz et la pop dans un instrumental de 2minutes 30 secondes.
Madness a cessé d’être intéressant quand il est devenu trop sérieux dans ses titres et a oublié son origine Ska. Mais il y avait forcément un coté très répétitif, inhérent au style. Le ska a évolué aussi, devenant parfois plus rock, plus latin aussi. Reste que pour animer une soirée, un petit Madness reste toujours efficace. Pour le bonus de fin, je vous en mets un hors compilation justement.