BD - Le Petit Christian de Blutch (1998)
Je m’intéresse en ce moment aux œuvres autobiographiques et on se demande bien pourquoi… Pour le dessinateur Blutch, ça s’appelle Le Petit Christian.
Tout simplement parce que son vrai nom est Christian Hincker. C’est l’histoire d’un gamin dans les années 70, à Strasbourg. Bien que mon ainé de quelques années, il raconte des petites scènes qui me parlent forcément, à moi le quarantenaire. Il y a Pif, il y a Rahan, il y a les BD érotiques qui trainaient au collège, il y a les westerns, la télévision que les parents rationnaient, les copains de collège qui discutent de ce qu’ils ont vu la veille. Il y a les bagares, l’apprentissage de la vie, les filles, … Bref c’est une plongée très nostalgique dans une enfance qu’on avait parfois oubliée.
Le style rappelle la BD indé US comme Will Eisner mais aussi de la ligne claire plus belge avec toutes ces allusions aux cowboys, ne serait-ce qu’à … Lucky Luke. Le rythme est soutenu et notre anti-héros nous fait découvrir son petit monde, la cruauté des profs ou des enfants. Il n’y a que très peu d’autres personnages récurrents, même dans la famille qui est plus abordée au milieu de ce recueil. Forcément, en bon strasbourgois, Blutch s’interroge aussi sur son “identité”, surtout que dans les années 70, la vision n’était pas encore si européenne qu’aujourd’hui. La grande force du récit est de se mettre à auteur d’enfant, de réincarner vraiment le Christian qu’il était avec ses rêves de gosse, son imaginaire.
A découvrir d’urgence. Surtout qu’il y a une suite…