Musique - Ihsahn - Ámr (2018)

Je vous avais laissé avec le Ihsahn d’Emperor  mais depuis, le musicien a abordé beaucoup de styles différents, au point de nous perdre un peu. Attention, c’est un album qui se mérite…

J’ai mis quelques mois à en faire le tour, je l’avoue et c’est toujours le problème avec notre musicien norvégien. On a tellement de richesse dans ses albums qu’on en découvre toujours un aspect. Mais ce qui peut rebuter, évidemment, c’est le côté brutal du Black Metal qui persiste quand même. Déjà sur cet étonnant “Lend me the Eye of Millenia” on est étonné de cette ligne de clavier lancinante. Mais l’écoute attentive sera captée par l’instrumentation qui prend peu à peu de l’ampleur et cette voix très Black Metal. Alors on se dit que l’on retrouve l’Ihsahn d’Emperor…Raté ! “Arcana Imperii” est bien plus speed avec des choeurs sur les refrains. Des refrains d’une efficacité toute nordique, d’ailleurs. La succession de Growl et de voix de tête est assez déroutante mais il va falloir s’y habituer, comme pour ce solo très mélodique. Car “Sámr” reste dans un rock bien plus calme, presque intimiste où Ihsahn utilise des effets vocaux inhabituels. La fin de ce morceau presque pop finit par m’emporter.

C’est bien plus sombre dans “One less enemy” avec une longue introduction très Heavy et qu’on imagine parfaitement en live. Là aussi, des choeurs et un refrain bien catchy pour un black metal très moderne, presque mainstream. “Where You Are Lost and I Belong” met plus en valeur l’instrumental avec une voix chantée, une rythmique lente et appuyée. On est effectivement un peu perdu. C’est typiquement le morceau qui ne s’écoute pas distraitement. Est-ce un rite de passage pour l’auditeur ? Sur “In rites of passage” on a de l’instrument électronique, de la voix “Black Metal”, du “riff qui tue” et tout cela fonctionne mais surprend dans l’ensemble. Pourtant il n’y a pas l’impression d’une démo. Avec Ihsahn, ça reste cohérent, travaillé comme l’enchaînement avec “Marble soul”. Ce n’est pas un album que l’on zappe n’importe comment. Chaque chose est à sa place, même le moindre instrument, effet, la voix la plus douce, le petit reverb et le cri.

C’est une oeuvre complexe, presqu’un concept en soi. Rien qu’un morceau comme “Twin black angels” ne peut se résumer à ce refrain accrocheur et pop. J’y entends tellement de choses. Et ce réveil final avec “Wake” et sa rythmique météorique est comme une apothéose…On est vraiment parti dans le monde d’Ihsahn pendant une heure et ça me donne envie d’y revenir encore. Je sais que c’est difficile pour une oreille non habituée mais pour ceux qui aiment ce genre, il n’y aura pas de regret. Avec Devin Townsend, c’est un des artistes qui parvient à me surprendre à chaque fois.

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Ecrit le : 28/11/2018
Categorie : musique
Tags : 2010s,blackmetal,Ihsahn,Musique,progressif

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