Musique - Flavia Coelho - Sonho Real (2016)
J’avais découvert cette chanteuse en écoutant le dernier album de Pierre Perret et je m’étais juré de jeter une oreille sur sa musique. Chose promise, chose due et c’est au coeur de l’hiver que j’ai entrepris de me réchauffer avec cette musique.
Comme j’aime prendre le temps de bien ressentir un album, la chronique sort seulement maintenant. Je vous passe la vie de Flavia Coelho, le fait qu’elle soit arrivée sur Paris il y a 12 ans déjà et que c’est par un tremplin musical que sa carrière a enfin décollé. Sa musique est elle-même un métissage de reggae, musiques brésiliennes comme le forró , bossa nova, etc … Bref, tout ce qu’il me fallait.
Comme je l’avais déjà dit, Flavia Coelho c’est d’abord un timbre particulier, un poil nasillard mais reconnaissable. Et en chantant du portugais, ça a un charme incroyable. L’album commence par le très efficace “Se Ligue” avec un refrain qui reste en tête et des refrains plus raggamuffin, un style qu’elle affectionne. Impossible de ne pas bouger là dessus. Bref, l’album promet immédiatement. On est plus reggae ensuite sur “Pura Vida” et malheureusement, je parle aussi bien le Portugais que le Serbo-croate, donc ça n’aide pas à comprendre les paroles. J’ai un peu triché en cherchant des traductions, comme sur “Paraiso” qui parle de sa mère disparue.
Le coté berceuse que l’on peut ressentir est assez normal, d’ailleurs puisqu’elle dit “Je me couche dans le lit,Je donne des noms aux moutons,Et je les compte un à un, Mon oreiller, Mon confessionnal, De larmes”. Le titre fait une coupure dans la rythmique générale. J’aime beaucoup “na favela” qui sonne beaucoup brésilien avec un très haut débit de paroles mais qui me rappelle aussi des ritournelles italiennes, je ne sais pourquoi. Il semble y avoir de l’humour, du moins c’est ce que je ressens par les sons et intonations et c’est aussi le cas dans “Bom Bom”. Mais le reggae n’est jamais loin, comme dans “Nada Perdi” (Je n’ai rien perdu) ou “Leidi”. Le portugais rajoute une toute autre couleur à cette musique. Il y a forcément des passages plus electro-dub, comme “Geral”, très dansant dans son refrain.
Et Flavia Coelho, outre les déceptions sentimentales, parle aussi des femmes “Mulher” avec une coloration plus africaine, d’ailleurs. Et c’est aussi dans cette chanson qu’elle interpelle l’ancienne présidente Dilma Roussef. Flavia Coelho est aussi engagée. L’album ne perd pas pour autant de l’homogénéité et on prend toujours du plaisir à l’écouter sur un rythme plus lent. J’avoue quand même qu’on ressent une petite baisse sur la fin de ces 14 titres. Il faut bien un titre comme “Temontou” pour retrouver de l’intérêt, surtout qu’il est … en français. Une jolie chanson amoureuse au charme léger et sucré, il n’y a rien de mieux pour terminer.
Au final, j’en ai repris quelques doses pour me réchauffer jusqu’à l’été et je reviens avec plaisir sur 4 ou 5 de ces titres. Ca a le charme de l’exotisme, évidemment, mais pas que. Ca donne envie de comprendre en plus, parce que la vérité traverse la barrière de la langue.