BD - Bride Stories de Kaoru Mori (2009)
Connu au Japon sous le nom de Otoyomegatari, ce Seinen est pour le moins atypique par son sujet : L’histoire d’une jeune fiancée dans un village d’Asie centrale à la fin du 19ème siècle.
Ce qui m’avait d’abord attiré vers ce manga, c’est le style remarquable de Kaoru Mori. Le dessin est extraordinairement détaillé, fin, pour magnifier tous ces costumes ethniques. Nous sommes dans des tribus des steppes, sur la route de la soie. Ils et elles sont des cavaliers émerites, des bergers mais aussi des chasseurs. Ce sont aussi des tribus alliées ou rivales qui arrangent des mariages pour gagner la paix. Alors que l’Angleterre et la Russie rivalisent autour de l’empire Ottoman et de la Chine, la belle Amir (20 ans) épouse le jeune Karluk (12 ans). Elle est fière, indépendante mais attentionnée. Il est peu sûr de lui, encore fragile et découvre les enjeux de ce monde et de ce mariage. Lorsque la famille d’Amir décide de la reprendre pour faire un autre mariage avec un homme violent d’une tribu belliqueuse (sa femme précédente est morte sous ses coups!), le village de Karluk se transforme et se mobilise.
Au fil du récit, outre les costumes et décors, on découvre la vie de ce village, ses coutumes, son artisanat, comme si l’ethnologue anglais présent les avaient rapportées. La romance entre nos deux personnages tarde évidemment à démarrer, tout comme l’intrigue principale. Mais comme cela s’appelle en français Bride Stories, il y a bien plusieurs histoires. Les volumes font au moins 5 chapitres et on commence surtout par celle d’Amir et Karluk. Le personnage de Smith commence à intervenir réellement dans le deuxième volume. Avec ces deux histoires en parallèle, chacun y trouvera un intérêt.
Je n’ai pas été déçu par la précision et l’aspect historique de cette série. C’est vraiment différent de ce que l’on voit en France en manga et c’est tant mieux. Il en existe deux éditions, la version grand format étant presque préférable avec de tels dessins. Mon seul regret est dans l’impression de faire durer un peu trop la série.