BD - Les Bidochon 1 - Roman d'amour de Binet (1980)
Parmi les classiques de la BD, on ne peut pas faire l’impasse sur ce couple : Les Bidochon … et leur papa, Binet. Raymonde et Robert ont pourtant mis du temps à devenir copains avec moi.
Je les ai découvert dans Fluide Glacial dans les années 80 mais je n’ai pas été capté par cette série. J’étais sans doute trop jeune pour saisir les liens avec la vie réelle, le second degré etc…Ce n’est qu’un peu plus tard que j’ai appris à apprécier le trait de Binet et son univers. Et pour faire connaissance, rien de mieux que le premier tome, celui de la rencontre entre ces deux célibataires endurcis : Raymonde et Robert.
Robert, c’est le français moyen dans toute sa caricature : Colérique, idiot, lâche, autoritaire et macho… On se demande ce que lui trouve Raymonde, la femme effacée mais intelligente. Elle est naïve et idéaliste et donc la plus sympathique des deux. Avec ce duo, il y a le chien Kador mais oublions le un instant pour suivre ce beau roman d’amour. Rien que la rencontre est une aventure. Imaginez deux êtres solitaires qui font appel à une agence matrimoniale. A votre avis, quel sera leur point de repère pour se retrouver, l’objet à apporter dans cette première rencontre. Il est évidemment improbable, drôle, … Et puis après cette rencontre, il y a le sexe et ce n’est pas simple avec Robert. Pas plus que l’emménagement ensemble ou le voyage de noce. Si vous êtes un jeune couple avec du second degré, lisez ça… Ou pas.
Si dès ce premier opus, le couple fonctionne, c’est parce que Binet a parfaitement saisi le portrait du “français moyen”, surtout à cette époque. Il va faire évoluer ses personnages avec l’époque et je parlerai sans doute plus tard d’autres numéros. Son dessin en noir et blanc est vif, acide, Quel talent pour saisir les nuances dans les visages, le regard et le corps viril de notre Robert ! Binet est de cette génération de dessinateurs - auteurs incontournables dans la catégorie Humour et qui feront Fluide Glacial et un peu Charlie (avant la descente aux enfers et la récupération malsaine). Mais les albums me paraissent toujours trop courts. A noter qu’ils existent aussi en petit format et je trouve ça presque plus adapté.