BD - Samba Bugatti de Dufaux et Griffo (1992)
J’ai un attachement particulier à cette BD sortie en 1992 et achevée en 1997 de manière un peu abrupte. Car malgré ces défauts, elle m’avait passionné et me passionne toujours.
Les machines agonisent. Les machines sont malades… Rongées, contaminées par un virus transmis par l’homme, les unes après les autres, les machines aux écrans purulents, à l’acier rouillé, à l’âme court-circuitée, se meurent…Samba Bugatti. Attaché à la section prévention. Dossier protégé par le code N.Q.I. Données non communicables. Profession : traquer et éliminer les porteurs de virus, les donneurs de gangrène… Un homme fort et dur, sans pitié, sans remords, Samba Bugatti. Un homme fait pour déjouer les pièges de ce monde de rouille et de vapeur, de violence et d’illusions.
Nous sommes dans un univers Post-apocalyptique, un New York en décrépitude et le héros a quelque chose de celui de celui de Blade Runner. On pense aussi à Fahrenheit 451, les livres interdits… La comparaison s’arrêtera là. J’avais été séduit à l’époque par le dessin de Griffo et par cet univers qui fait appel à une autre oeuvre des mêmes auteurs : Beatifica Blues. Je ne l’avais pas lu à l’époque mais on y retrouve ces allusions à la littérature française, à Hemingway,un univers cyberpunk , une part de philosophie et d’onirisme. La lecture de Beatifica Blues n’est pas indispensable mais aide à compléter l’univers. Cette fois le monde est reconstruit avec d’anciennes machines du début du 20ème siècle ce qui donne une sorte d’univers steampunk.
Le problème tient justement dans ces nombreuses références qui brouillent parfois les pistes d’une intrigue bien ficelée. Mais comme pour Beatifica Blues, on a l’impression que le quatrième et dernier tome a été raccourci pour tenir les délais de production d’une série…. ou la relancer, on ne sait. Il est d’ailleurs en rupture avec les précédents. Avec ces deux séries, on tient un univers qui n’a pas eu le retentissement d’autres séries de SF. Le dessin de Griffo (auteur d’autres séries comme Giacomo C. par exemple) est magnifique de détails, comme d’autres de ses contemporains franco-belge… ou même franco-serbes. J’avais d’ailleurs flashé d’abord sur la couverture à l’époque de sa sortie. Quand on se souvient que Beatifica Blues est sorti en 1986, on comprend un peu mieux tout l’univers bâti par l’auteur. Le coté polar du premier tome va peu à peu s’enrichir d’autres aspects plus SF avec ces interactions entre les monkeys (les droides humanoides dernières générations) qui eux aussi sont en mutation. Mais chut, je n’en dirai pas plus…
La série existe, comme Beatifica Blues, en intégrale. Mais on peut la picorer si on tombe dessus en bibliothèque, ce qui est peu probable, hélas. Et comme je garde mes exemplaires en plus…