Automobile - Est-ce que les parlementaires ont tout compris au Diesel ?
Un rapport parlementaire français sorti le 12 Octobre 2016 (mais il a mis du temps à être en ligne) énonce 120 propositions pour “dédieseliser” l’Europe. Enfin, cela dépend aussi des interprétations, car à enfoncer des portes ouvertes et ne pas connaître le fonctionnement européen, on risque d’alarmer et décevoir à la fois.
Je ne vous cache pas qu’il n’est pas aisé de lire ce rapport de plus de 500 pages mais qui a le mérite de rappeler beaucoup de l’historique de la situation automobile face à l’écologie. Car le vrai sujet est là et pas seulement de dédieseliser, comme on a pu le caricaturer. Alors parlons directement des propositions, comme la N°1 qui veut engager état et constructeurs sur des sujets. Le problème est que ce ne sont que des promesses non chiffrées et qu’elles ne sont pas en rapport les unes avec les autres comme par exemple :
Le soutien au renouvellement du parc, par le contrôle écologique des véhicules en circulation et le doublement de la prime à la conversion destinée aux ménages modestes. / Le développement du « Origine France Garantie » et l’apport de nouveaux volumes de production en France.
Par contre, le fait de vouloir aligner les seuils européens avec les recommandations de l’OMS paraît logique, l’OMS étant, pour l’instant, peu sensible au lobbying automobile. Le fait de pousser la recherche sur les particules de petites tailles est aussi très intéressant car on sait déjà qu’elles sont responsables aussi de maladies, mal filtrées, et capable de se recomposer. On parle d’ailleurs des usures de pneumatiques et freins mais on aimerait aussi que ce soit souligné dans d’autres domaines que la seule automobile (transport en général, chauffage…). Mais si cela paraît réaliste, pourquoi alors ne pas parler d’un certain nombre de polluants non réglementés dans l’établissement d’une norme Euro 7. On resterait juste dans la logique de baisse des seuils sur les mêmes polluants, avec un niveau identique essence/diesel, par contre.
Du coté moyen, on parle de réformer l’UTAC et de créer aussi un bureau vérifiant à posteriori le respect des normes. Le rapport ayant une vocation européenne, c’est un peu étonnant mais pourquoi ne pas voir une antenne française d’un organisme européen. Le modèle semble proche de celui de l’aéronautique, ce qui est à moitié rassurant quand on a vu les dérives du BEA.
Une des propositions les plus intéressantes est la base de calcul d’un coût de revient kilométrique. Cela manque encore de détail et la dépendance aux coût de l’énergie va complexifier le problème. Mais au moins, c’est quelque chose qui va dans la bonne voie, sachant par exemple que le Moniteur automobile (journal belge) a depuis longtemps sa base de calcul. De la même manière, on parle d’intégrer les critères des normes Euro au principe du Bonus Malus. Alleluia même si ça sera surement sur le nouveau cycle WLTP. Et pour aller avec cela, on parle d’utiliser le fruit de ce malus pour financer l’aide aux ménages défavoriser pour changer de véhicule. On parle de 150Millions, ce qui est optimiste…Il ne s’agit pas par exempe de financer un véhicule à 100% mais alors à combien? Basé sur quoi, sur quel prix médian, quel type de véhicule éligible…. beaucoup de voeux pieux.
Pour répondre à la question du titre de l’article, je pense quand même que des parlementaires ont compris. Mais dans cet exercice de compromis, il ne faut pas attendre de précisions ce qui peut conduire parfois à du n’importe quoi comme les portiques de l’ecotaxe et leurs nombreuses dérogations. Il y a beaucoup de mesures simples et de bon sens qui devraient directement faire l’objet de décrets, comme par exemple le contrôle du Filtre à Particule au contrôle technique. Ce rapport est rassurant dans le sens où il montre qu’on est capable d’avoir un panorama assez réaliste de la situation. Reste ensuite à trouver les moyens à mettre en face, à convaincre nos voisins qui sont parfois en avance ou en retard…. Mais là, c’est de la politique.