Littérature - Le Lagon noir d'Arnaldur Indridason (2016)
Je ne sais plus qui m’avait conseillé d’aller voir dans les auteurs nordiques. Leurs thrillers et polars sont à la mode et j’ai un peu pioché au hasard d’un rayonnage.
Je suis donc parti pour l’Islande pour suivre cette enquête :
Reykjavík, 1979. Le corps d’un homme vient d’être repêché dans le lagon bleu, qui n’est pas encore aussi touristique qu’aujourd’hui. La victime serait tombée d’une très grande hauteur, peut-être a-t-elle été jetée d’un avion. En découvrant qu’il s’agit d’un ingénieur qui travaille à la base américaine de Keflavik, l’attention de la police se tourne vers de mystérieux vols secrets effectués entre le Groenland et l’Islande.
A priori, on est dans du classique avec la petite part de mystère qui fait tout envisager. Mais Indridason est plutôt habile car pour rompre l’ennui potentiel de son récit, il insère une autre enquête, sur la disparition d’une jeune fille depuis 25 ans. Nos héros sont deux policiers islandais : une dure à cuire expérimentée, Marion et un jeune policier ambitieux et torturé, Erlendur. Avec ce prénom et tous les noms des localités, nous voilà dans un exotisme glacé et inhabituel et qui m’a stimulé pendant un temps.
En effet, je connais assez mal ce pays ou j’en ai une image de paysages lunaires, de volcans, geysers et d’un peuple viking. Mais j’en avais oublié l’histoire de l’après guerre, cette occupation américaine, le long processus de redressement de l’économie etc…Ce n’est pas vraiment dans le livre mais il pousse à s’intéresser au contexte de l’histoire et à ce peuple. Là on se dit qu’Indridason a réussi son pari.
Et bien je suis plus mitigé. Car aussi habile soit-il dans sa mise en scène, les deux enquêtes sont vraiment sans surprises. La conclusion est d’une banalité à faire peur. On trouve trop rapidement le coupable et l’auteur n’essaie même pas la technique de la fausse piste. Erlendur est un personnage intéressant et bien traité mais Marion mériterait mieux, au même titre que Caroline, la policière militaire américaine. Comme le tout est forcément traduit, on ne peut pas dire que le style soit mémorable.
Pourtant, j’ai été happé au moins par une des histoire, jusqu’au deux premiers tiers du livre. Après, j’ai trouvé que ça tirait inutilement en longueur. Ce n’est pas ennuyeux mais ce n’est pas mémorable non plus. Un livre qui s’avère donc une honnête distraction mais qui, par son manque d’originalité (en dehors du contexte), n’ira pas peupler ma bibliothèque de relecture.