Musique - Terrarium de Juliette Jade (2016)
**Un nom qui ne vous dira rien ? Cette jeune femme vient de sortir son premier album autoproduit sur bandcamp et j’ai mis du temps à me décider à investir. **
Il y a plein de défauts, c’est vrai . Mais parlons d’abord de cette Juliette Jade. Vous la connaissez peut-être sous un autre pseudo sur Youtube : Juliette Valduriez y cumule en effet plus de 19 millions de vue avec des covers réalisées à la guitare. Elle affectionne le rock, le metal, le punk et on peut la considérer comme une virtuose, une shreddeuse comme on dit mais dans le bon sens du terme. Car elle a du feeling, malgré son jeune age. Et dans ce milieu malheureusement très masculin, elle a réussi à acquérir une certaine aura.
Restait donc le plus dur : passer de la cover à la création de ses propres titres. Bien d’autres s’y sont cassés les dents. Je rapprocherai sa démarche de celle d’une Melissa Auf Der Maur, l’ex-bassiste des Smashing Pumpkins. Il y a en effet ce même petit décalage entre la musique et la voix, même si la sienne est dans un autre registre. On n’est pas du tout dans le registre d’Orianthi Panagiris ou d’Ana Popovic non plus. Elle est dans un univers sombre, mais j’arrête là pour les comparaisons. Alors j’ai hésité à acheter car je trouve la voix pas assez poussée dans ce qu’elle a de sensible. Les textes ont l’air pourtant de coller à sa sensibilité mais j’ai cette impression de retenue (à de rares exception), qu’elle n’a pas dans ses notes de guitare. Ca m’a longtemps dérangé, notamment sur le titre d’introduction mais c’est son choix. On en a connu d’autres faire des carrières comme cela.
Il m’a donc fallu un petit peu de temps pour entrer dans cet album constitué de titres très courts, dans un format presque punk-rock, à l’ambiance sombre et froide. Niveau guitare, pas de problème, ça envoie sans tomber dans la recopie de titres dont elle aurait été fan. Les soli, elle maîtrise sans aucun problème. Cati qui est responsable de la majorité des textes, a bien fait le job. Il y a un mélange entre l’anglais et le français et son accent n’a pas l’air de déranger ses fans anglo-saxons. On sent le potentiel de l’artiste sur des titres qui mériteraient maintenant une direction plus précise, niveau production, comme le mixage. Killer, par exemple aurait mérité d’autres prises et une fin moins brouillonne. Mais je pense à l’excellent Frozen Time, ou bien encore à Helicoptère, pour les réussites. J’ai encore du mal à imaginer cela sur scène, sans doute par ce mélange d’intimité et de rage. J’y ai pourtant perçu parfois une petite ambiance à la Mylène Farmer qui pourrait séduire des français, toujours si rétifs au rock. On oublie justement ce coté français et finalement, cette opposition voix-guitare fonctionne. Un album qui a donc beaucoup de charme, pour qui prend le temps de l’écouter.