BD - Ikigami, préavis de mort de Motoro Mase (2005)

Si le sujet de ce Seinen paraît très japonais, il pose des questions profondes sur notre rapport à la vie et à la mort. 

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L’histoire se passe dans un pays qui n’a pas de nom, sous une dictature mais il ne fait aucun doute que c’est un Japon d’anticipation. Dans cette dystopie, les enfants de primaire ont une vaccination obligatoire. Sauf que 1 enfant sur 1000 va recevoir une injection d’une capsule qui lui donnera la mort un jour entre 18 et 24 ans. Toute rébellion contre cela est punie de mort ou au moins une “reprogrammation”. Cette solution a été pensée pour redonner l’envie de vivre à la jeunesse du pays et redonner un sens à la vie. Il s’agit d’une mission de “prospérité nationale” et notre héros est un de ces messagers de l’état qui vient donner le préavis de mort 24h avant le décès programmé.

Nous suivons donc notre héros, dépressif mais servile, à travers différentes missions qui permettent peu à peu de comprendre cette société, les règles imposées, le verrouillage qui en découle. Chaque volume est consacré à une histoire qui est, elle aussi, très ancrée dans une société japonaise. On a ainsi l’idole pop qui pense avoir vendu son âme, le garçon victime de brimades dans sa jeunesse, et évidemment, le suicide est un sujet majeur dans le Japon, mais ça pourraît aussi être la Corée, maintenant. Tous les cas présentés montrent à la fois le mauvais coté de la solution mais aussi des “petits miracles” qui sont provoqués par la mort du jeune homme ou de la jeune femme.

Ce seinen aborde donc un sujet grave, mais le fait de manière intelligente, laissant le lecteur à la réflexion du sens de la vie. Même notre héros est torturé par son travail, avouant qu’au début il était sensible à ce sens donné à la vie et à la mort mais que maintenant, il s’était blindé. Enfin c’est ce qu’il croit mais cela l’atteint à travers sa relation avec les autres personnages. Il est aussi intéressant de voir ses collègues, son chef.

extrait

Il y aurait de quoi faire une thèse autout de cette question, c’est vrai mais ce manga n’a pas cette volonté. Il pose des questions, beaucoup, et montre une société japonaise qui s’interroge sur elle-même, ou oublie. Difficile ainsi de donner l’épisode favori dans cette série qui aurait pu se prolonger. Elle a eu le bon goût de ne pas tirer trop sur la corde mais elle a été adaptée en un film “live”. Le dessin, hyper-réalite, pouvait quasiment servir de story board…


Ecrit le : 26/12/2017
Categorie : bd
Tags : 2000s,japon,LittératureetBD,manga,mort,seinen,suicide

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