Blog/Tuto - L'arrivée d'un nouveau "bébé numérique"
L’arrivée d’un nouveau smartphone, c’est un peu comme faire naître un enfant. On le sort de la boite, on l’éveille mais après, il faut le canaliser dans ses élans, lui apprendre la vie qu’on veut avec lui. Cela fait 2 semaines que j’ai accueilli un Xiaomi Redmi 4A, l’entrée de gamme de ce constructeur chinois qui gagne à être connu (euh, il est quand même 5ème mondial sinon…).
Au moins, la maman du bébé n’a pas souffert. Quoique… étant donné que comme 99,9% des smartphones, il est fabriqué en Chine ou Asie du sud-est par des enfants avec des composants issus de minerais qui créent des conflits en Afrique, on peut discuter de la souffrance. Mais après, quand il arrive chez soi dans son petit berceau blanc siglé Mi, on ouvre cela facilement. Un petit casque, un chargeur Europe, un outil pour démonter la trappe à SDCard/MicroSIM/NanoSIM, c’est quasiment tout. Pourquoi ce choix d’abord? (oui j’ai adopté en fait :p ). Je voulais mettre moins de 150euros, pour quelque chose qui fasse tourner sans broncher un Android 6.0, avec une marque qui suit son OS, une communauté qui développe. Mes alternatives étaient restreintes entre les Wiko qui changent tous les 6 mois et sans suivi ou des marques qui ont des entrées de gamme anémiques. Xiaomi, ça n’est diffusé officiellement que par un site français, qui s’occupe de la garantie et qui a pignon sur rue depuis des années. Les sites chinois, je préfère éviter et il ne faut pas être pressé si on veut gagner sur le port. Pour la garantie c’est aléatoire. Sachant que le root la fait sauter, j’avais intérêt à avoir une ROM qui tienne la route. Mais au moins j’étais sur d’avoir la bonne version dite “Global” (oui le bébé adopté ne parle pas chinois, quoi), le bon chargeur. Me voilà donc avec un Android 6.0.1, 2Mo de RAM, 32Go d’espace qui deviennent vite 25Go, ce qui me suffit amplement…. Et MIUI.
Car chez Xiaomi, on n’a pas une surcouche (non, pas les couches du bébé….!) pourrie et énergivore (en plus des données) ou un portage pas très optimisé mais un fork d’Android à la sauce de la marque et dont les plus critiques jugeront que ça ressemble beaucoup à iOS. Un peu comme Elementary OS dans le monde GNU/Linux, si on veut…en mieux. Car ce qui m’a aussi décidé pour cet environnement, c’est la présence d’une application de sécurité très proche de ce que je connaissais avec l’excellent LBE, dans sa version XDA DEV. On peut particulièrement bien gérer les permissions, les démarrages des applications, nettoyer la mémoire. Pourtant, ça n’exclut pas d’autres soucis : Les applications de Xiaomi ne sont pas au top pour tout (ce qui vaut finalement pour toutes les marques, et roms libres)! Oui, un bébé numérique comme ça, ça s’éduque car tout n’est pas inné : L’explorateur ne gère pas le réseau local. L’appli musique manque de fonctionnalités élémentaires. L’application galerie est un peu limitée dans ses possibilités d’interface (je lui préfère Quickpic). On a aussi la présence de MiCloud, passage obligé si on veut changer les thèmes. Car je ne suis vraiment pas fan du jeu d’icônes très Apple et je préfère la version LineAge. Le truc peut-être de changer puis de tout déconnecter ensuite. Je vous passe le navigateur maison mais l’application télécommande n’est pas inintéressante tout comme la possibilité d’enregistrer un appel téléphonique en cours. L’appli de scanner préinstallée est aussi très bien.. En préinstallation on a aussi WPS office, plutôt efficace mais avec une page de publicité désagréable. La calculatrice est très complète, presque trop. L’application email gère le multicompte, sans aller plus loin. Et puis, dans cette version globale, il faut supporter les applications Google, d’autant qu’on ne peut pas les désactiver, juste leur éviter de démarrer par l’application de sécurité. Vivement le root que j’en fasse de la charpie (au passage, j’ai retesté F-Droid dans sa dernière version….hum, c’est encore très mal foutu pour l’installation et la récupération des dépots (pas d’indication de progression, ressources trop utilisées…), la recherche (catégories, prévisualisation…), et c’est bien dommage). En tout cas, pour certains utilisateurs, c’est plus le smartphone qui éduque son propriétaire.
Alors j’ai du faire mes petits ajouts. En plus de ceux là, il m’a fallu une vraie application musicale qui est Pulsar (voir au dessus), un player léger avec minuteur intégré, gestion des tags. Vraiment parfait ou presque car un bug dans le tri de playlist me perturbe. Pour le reste, la transition a été ultra rapide car j’ai mis la carte SD du vieux (hum…4 ans) dedans. Ce petit(!) Redmi4 me convient suffisamment en rapidité pour les quelques jeux et émulations. L’appareil photo n’est pas parfait mais fait le job… en pleine lumière. Ah et puis le fait de retrouver des boutons, même peu visibles, en dessous de l’écran, c’est quand même un plus. Maintenant on va voir dans le temps. Ce que j’ai pu constater c’est que j’ai fait quasiment 2 jours et demi d’autonomie dans une utilisation sans trop de jeu, vidéo et sans GPS. Il est vrai que je ne reste pas connecté en data toute la journée, que j’ai mis l’économiseur de batterie à fond, que la veille coupe le wifi…Pas forcément le cas de tout les utilisateurs. Ah oui, il y a aussi une fonction pour programmer le mode avion, dès fois qu’on oublie de l’éteindre pour la nuit ainsi que d’autres petites fonctions bien pratiques comme ça.
Dans un avenir plus lointain, je pourrais toujours envisager une rom alternative ou un MIUI plus light et c’est là l’avantage de prendre une grosse marque chinoise largement diffusée dans les pays les plus peuplés du globe (Chine, Inde, Asie du Sud-est). Il y a du monde sur le coup. Evidemment, il y a toujours le risque de fuite de données vers une direction inconnue, ce que je n’avais pas vu avec LBE sur Android (sauf chez Google) en scannant les ports et les IP. Comme OnePlus, on peut effectivement penser que Xiaomi doit se servir discrètement…ou comme Samsung et autres fabricants à surcouche et comptes de cloud, le font. On a le choix entre la peste et le choléra, malheureusement. On verra le jour où je mettrai Lineage sans les G-Apps, si ça développe bien dessus, sachant que Samsung réaffirme son leadership en smartphone ce qui risque de focaliser tout le développement dessus . Je ne dirai pas que le bébé va prendre son envol, mais presque.
Bref, pour résumer, comme tout nouveau téléphone, il faut :
- Prendre le temps de regarder la nécessité d’activer le compte google, le compte du constructeur
- Balayer l’utilité des applications du constructeur préinstallées
- Désactiver ce qui est possible, ou le désinstaller, faire le tour de tout cela puis
- Installer le manquant, sans tomber forcément dans la recopie du précédent.
Quelques chiffres : Benchmark Antutu à 36365 et pour le reste, c’est un peu plus haut. ça fait 5 fois moins qu’un OnePlus3T, par exemple, 6 fois moins qu’un iPhone 7. Et c’est à peu près comme ce que faisait mon Sony Z1Compact ou le Z3Compact de madame ou bien encore presque comme un Galaxy S5, le flagship d’il y a 3 ans ! Quand on pense que tout ces trucs servent surtout à youtube, facebook, snapchat, instagram, whatsapp et candy crush… Pas besoin d’adopter un surdoué, les amis, comme par exemple ce petit bébé sino-américain amateur de pomme qu’on paye un smic. A ce sujet, j’ai un collègue qui préfère ça parce que la galerie photo défile plus vite. C’est effectivement un archaïsme d’Android qui est en cause mais ça se contourne.