Cinéma - Iron Sky de Timo Vuorensola (2012)
La science-fiction peut prendre une tournure très politique, surtout quand elle fait appel au ressort de l’Uchronie (réécriture de l’histoire à partir de la modification d’un élément du passé).
Iron Sky est un film de science-fiction humoristique finlando-germano-australien écrit et réalisé par Timo Vuorensola, sorti en 2012. Quand on dit humoristique, on devrait même dire parodique. Il faudra vous munir d’une bonne dose de second-degré pour aborder le sujet : Les Nazis ont envahi la face cachée de la Lune en 1945 et s’apprête à revenir sur terre.
D’une idée qui peut paraître totalement absurde (souvenons-nous quand même que ce sont les savants allemands qui ont créé les lanceurs et les fusées après la seconde guerre mondiale pour USA et URSS), le réalisateur a bâti un film plutôt intelligent, utilisant à la fois les poncifs des films SF hollywoodiens, mais aussi les rappels de la politique étrangère contemporaine. Ainsi, la présidente des Etats-unis n’est qu’un clone de Sarah Palin, l’égérie de la droite états-unienne. Un des héros astronaute n’est qu’un mannequin utilisé pour son image plus que pour ses talents. La communication prend le pas sur le fond et la présidente passe son temps à faire du sport entre ses animaux empaillés.
Si le réalisateur est finlandais, le casting est à la fois allemand et US, avec quelques apports australiens. Là aussi le monde se ligue… Et justement, tout le monde en prend pour son grade. Derrière un aspect un peu potache, il y a de nombreuses références culturelles dans ce film. Le but final est bien de montrer que quelque soit la forme, imposer une idéologie par tous les moyens, économique ou politique, reste une forme de fascisme. Quand on examine une des définition (“Le fascisme est un système politique autoritaire qui associe populisme, nationalisme et totalitarisme au nom d’un idéal collectif suprême”), on voit nettement mieux les dérives de ce qu’on appelle communément les grandes démocraties, pour atteindre et imposer un idéal collectif, qui s’annonce pourtant à l’opposé du communisme. C’est plus généralement du coté de l’Humain qu’il faut se tourner pour ce mauvais coté.
Alors, à travers ce divertissement à la qualité parfois inégale, on peut s’interroger, surtout en cette période d’élections US, sur ce que l’avenir de ce monde nous réserve, et si justement, les nazis ne sont pas revenus déjà de la lune.