Musique - Helen Money - Arriving Angels (2015)
Lorsqu’on parle de Violoncelle, on parle plus naturellement de musique classique…du moins avant Apocalyptica. Mais des artistes comme Helen Money amènent l’instrument sur des territoires encore inconnus.
Si on vous dit Steve Albini, vous allez penser Rock…mais aussi musique industrielle, Nirvana, PJ Harvey, … quelqu’un d’assez éclectique, toujours original et qui a trouvé avec notre violoncelliste une musicienne à sa mesure. Car ici nous sommes entre metal industriel, rock, musique électronique pour un troisième album qui confirme tout ce qui était entrevu dans les deux précédents. Elle est accompagnée par Jason Roeder de Neurosis pour la batterie. Tout le reste est fabriqué à l’aide de pédales, samplers, et autres instruments électroniques plus typiques du rock moderne.
Le son grave du violoncelle plonge rapidement dans l’ambiance sombre de ce “Arriving Angels” qui s’ouvre sur “Rift”. Les riffs metal sont ici des riffs de violoncelle. Les ruptures, les silences sont nombreux pour plonger l’auditeur dans l’oeuvre. On est à la fois dans le metal et dans la musique expérimentale, dans une noirceur fascinante et prenante. “Upsetter” vous prend littéralement aux tripes. “Beautiful Friends” nous envoie encore plus haut dans l’échelle de l’émotion. C’est du rock industriel, c’est du brut et on pense aussi à l’ambiance parfois déjantée d’Aphex Twin.*
La batterie se déchaine avec une double pédale sur “Radio recorders” mais Helen manie aussi l’archet avec douceur comme dans “Midwestern night’s dream”, pause délicate dans l’album. Les sonorités industrielles reviennent graduellement dans une progression distordue dans un “Arriving Angels” qui donne son nom à l’album. La rythmique peut se faire aussi lourde et basique comme pour un”Schrapnel” presque martial. On imaginerait presque ce que ça pourrait donner avec un groupe comme Rammstein. Mais avec l’apport de quelques notes de piano, la musique d’Helen Money peut nous emmener ailleurs, dans ce “Runout”, qui n’a pas l’air d’un morceau final mais d’un “Au revoir”, un rendez vous pour un prochain album, avec ce goût d’inachevé.
Voilà un album qui ne laisse pas indifférent. Atypique et fascinant, il n’est pas d’un accès si facile mais montre toute la modernité que l’on peut tirer d’instruments classiques. Le jeu scénique de cette musicienne expérimentée montre le coté rock’n roll de l’instrument .Le seul défaut, si c’en est un, est l’exclusivité du prix sur Bandcamp.