BD - Gotlib, c'était qui déjà ?
Entre la campagne des présidentielles et des faits divers plus importants selon les rédactions, peu de gens ont parlé du décès de Marcel Gotlieb, dit Gotlib. Peu de gens en dehors des dessinateurs et des gens qui ont grandi avec cet humour.
Aujourd’hui encore, le magazine Fluide Glacial orne les étals des librairies. Il en fut le fondateur… J’avoue que dans ma jeunesse, j’étais plutôt Journal de Tintin ou (à Suivre…). Mais lorsque je lisais un fluide glacial, c’était surtout pour lire les planches de Gotlib. Alors je vous passe la biographie, il s’en est occupé sur son site. Il faut juste rappeler que Gotlib, c’est aussi des débuts dans Pilote, le mythique magazine qui a vu naître tant de nos héros dessinés. Il y créa les Dingodossiers (avec Goscinny), la Rubrique à brac, Super Dupont. Dans les dingodossiers, il n’assurait que le dessin, quand Goscinny assurait le scénario. Mais c’est ce qui l’a guidé vers la Rubrique-à-brac, où un foisonnement de personnage a nourri notre imaginaire de lecteur. Bizarrement, j’ai plus en mémoire Isaac Newton que la coccinelle. Si je vous dis que tout ça est sorti de 70 à 74, vous aurez compris que c’est par ma bibliothèque que je les ai découvert, la plupart du temps.
Cela sera aussi le cas pour Gai-Luron, ou super Dupont. L’humour de Gotlib n’était pas toujours facilement compréhensible quand j’étais petit car il faisait appel à des références. C’était court, c’était drôle, mais avec cette pointe d’humour noir que j’ai toujours apprécié, sans parler du second degré. Car il en mettait une sacré couche et aujourd’hui, on en manque diablement.
Ce sont justement ces petits détails, cet humour , qui font qu’aujourd’hui encore, j’ai plaisir à relire les BD de Gotlib. Et quand on voit le nombre d’hommages des dessinateurs actuels, on se rend compte alors de l’influence considérable qu’il a eu sur plusieurs générations, comme avant lui, ses maîtres à lui.
Récemment encore, j’avais acheté un numéro spécial de Fluide Glacial qui revenait sur la génèse du journal. Et je vois aujourd’hui des Gai Luron à paraître. Gotlib n’est donc pas mort et Fluide a presque mon âge. J’ai l’impression, maintenant, de n’avoir lu que très peu de ses créations. C’est con, mais c’est maintenant que j’ai envie de me replonger dans la lecture des premiers albums, …. Je ne sais finalement pas comment un gamin d’aujourd’hui percevrait l’oeuvre de Gotlib. Parfois ça me semble très ancré dans une époque et pourtant son humour est universel, empruntant justement à autre chose que l’humour typiquement français.
Marcel, non, tu n’es pas mort. D’ailleurs, j’empoigne de ce pas le rouleau de peinture au plafond !